Le choc, la claque, le cauchemar… La France vire à l’extrême droite en ce mois de juin où l’on célèbre le 80e anniversaire du débarquement, de l’alliance ultime contre la peste brune.
La question est sur toutes les lèvres, dans toutes les têtes, sur tous les écrans : faut-il voter ? …
Encore une fois contre ses convictions, encore une fois pour ce Front républicain qui n’a jamais su faire front et qui cette année présente un piètre visage. La droite n’a pas su faire alliance, ni se réunir derrière le Président ou derrière un parti. Même l’idée d’exister en temps que droite face à l’extrême droite ou face à cette gauche unie et honnie n’a pas fait recette. Ils n’ont pas respecté «leur» pacte républicain. On assiste à une véritable débandade. Les Républicains sont non seulement divisés mais en trahison complète de ce qui faisait leur ADN, la sauvegarde de cette République, tant clamée. L’héritage gaulliste ou gaullien est saccagé. Ou plutôt oublié. Pour la première fois depuis le début de la 5e République personne n’a prononcé le nom De Gaulle, que ce soit pour les élections, pour évoquer cette situation invraisemblable, ou pour la mémoire du Front républicain. Et la droite est en pleine déconfiture. Le passage d’Eric Ciotti, Président de LR au RN au moment des élections fait imploser le parti qui n’a pas le temps de se reconstruire. Emmanuel Macron avait promis de «changer le logiciel de la France » il a réussi. Les repères sont brouillés, Les données sont en vracs. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’est le facteur humain. Les Français sont des humains, et non pas des données informatiques. Et la modélisation de l’informatique ne marche pas avec ces humanoïdes versatiles, imprévisibles. Il voulait renforcer son mouvement «Ni-ni», il l’a fait exploser. Il voulait travailler avec la droite, il l’a fait exploser. Il voulait dominer le RN, il se fait dominer. Les électeurs traditionnellement de gauche se répartissent entre le Front Populaire et le RN. Les discours trompeurs de ce dernier font recettes en ces temps où l’on manque de penseurs, de guides, de grandes plumes pour nous aider à comprendre le monde.Où l’on manque de leaders politiques pour nous entraîner dans leur sillage. Jean-Luc Mélenchon aurait pu incarner ce guide et il s’y prépare depuis de longues années mais sa personnalité trop «excessive» prête le flan à des dissensions, des critiques trop faciles.
Les Ciotti, les Bardella, et autres Darmanin qui pointe en bouc-émissaires les «migrants», l’«Etranger», oublient de mentionner leurs propres origines : Italie, Tunisie, Algérie. Ils sont le fruit de cette créolisation irréversible et qui se généralisera parce que c’est le sens inéluctable de l’histoire de l’humanité. Mais aujourd’hui ils jouent avec le feu parce que le feu est leur désir profond. Le chaos est leur projet. Ce chaos qui va leur permettre d’exister pendant un petit moment.
On peut prédire que leur moment de gloire sera bref, mais combien de temps faudra-r-il pour retrouver une cohésion ? Pour effacer les relents de ce qu’ils sèment ?
Alors au milieu de ce chaos, le pauvre électeur doit choisir aujourd’hui. Alors que le Front Populaire accepte la règle du désistement, les macroniens et droitistes ne jouent pas le jeu n’appellent pas contre les loups.
Quel choix aujourd’hui
Ne nous y trompons pas. Si le score des RN est anxiogène, il est encore loin d’une majorité absolu. Et l’espoir est encore permis si l’on regarde les résultats nationaux.
- RN (dont LR-RN) : 39 élus* 33,20 % (10 643 957)
- NFP : 31 élus* 28,27 % (9 063 104)
- Ensemble : 2 élus* 21,73 % (6 967 456)
- Centre : 2 élus* 1,11 % (355 351)
- LR : 1 élu* 7,25 % (2 323 41)
Tout va se jouer avec les reports de voix suite aux désistements.
Et pour mieux comprendre, consultez la carte des répartitions présentée par Le Monde
En Haute-Loire, le Nouveau Front Populaire s’est désisté et beaucoup ne souhaite pas donner leur voix une fois de plus, et pense au vote blanc. La question est de savoir si ce vote blanc est utile à quelque chose et comment sera t-il comptabilisé et perçu ?
Ce que dit la loi :
Au moment du dépouillement des urnes, toutes les enveloppes vides ou contenant un bulletin vierge sont considérées comme des votes blancs. Les bulletins déchirés, annotés, doubles ou sans enveloppe sont considérés comme des votes nuls. Les votes blanc et nul ne sont pas comptabilisés dans les suffrages exprimés. Toutefois, il peuvent être indicateur de l'état d'esprit de la population. Depuis la loi du 21 février 2014, les votes blancs sont décomptés et mentionnés dans les résultats des scrutins. Cependant, ils n'entrent pas en compte pour la détermination des suffrages exprimés. Le nombre de votes blancs n'influe par sur le résultat final de l'élection. Si les votes blancs n'ont pas de poids électoral, ils peuvent avoir une signification politique. À l'image de l'abstention, le vote blanc peut être considéré comme un comportement électoral à part entière. Le vote blanc est une manière de participer à une élection sans soutenir quelconque candidat. Compte tenu du volume de votes blancs, qui atteint des niveaux inédits en 2017 et 2022, nombre de citoyens plaident pour leur reconnaissance en tant que suffrages exprimés. Cette proposition apparaissait également dans le programme politique de la moitié des candidats aux élections présidentielles de 2022.