L’offre et la demande : on n’essaye pas le diable

Tribune libre

Bonjour à toutes et à tous,

A quelques jours du premier tour d’élections législatives stratégiques pour l’avenir de notre pays, je voudrais rebondir sur l’argument avancé, souvent de bonne foi, par nombre d’électeurs du Rassemblement National.

« On n’a jamais essayé ! »… sous-entendu : « Essayons donc, pour voir ! » Je rappellerai simplement qu’en fait « On a déjà essayé ». Entre juin 1940 et aout 1944, pour être très précis. Sans remonter aussi loin dans le temps, actuellement d’autres pays d’Europe, « essayent » ou « ont essayé »… Merci d’aller jeter un œil sur ce qui se passe en Hongrie ou s’est passé en Pologne.

En revanche, ce que l’on a jamais vraiment essayé (sauf un tout petit peu, dans de mauvaises conditions, entre juin 1981 et 1983), c’est un modèle économicopolitique qui (pour faire très simple) soit basé sur une « logique de la demande », au lieu d’être fondé sur une « logique de l’offre ».

Schématiquement, dans un cas vous baissez les prix de vente des produits et des services (offre), en baissant les salaires, les charges sociales et les moyens des services publiques (Macron/Rassemblement National/Vauquier, etc.) et vous attendez que l’argent gagné par les plus riches « ruisselle » vers les plus pauvres. Depuis 1974 et l’austérité de Raymond barre, on attend… en vain, sauf pour les plus riches, encore plus riches.

Dans l’autre cas, vous augmentez les pouvoirs d’achats (demande) et un cercle vertueux se met en place qui permet une meilleure satisfaction des besoins du plus grand nombre… en prenant un peu – voire beaucoup aux ultra-riches (les fameux 0,1 %) – et en rognant sur les superprofits, quitte, par exemple, à interdire (ou à taxer fortement) les sociétés qui s’amusent à racheter leurs propres actions ; cas typique d’activité ultra stupide (pas pour tous) de spéculation.

Il s’agit, en fait, de prouver à Margaret Thatcher (a posteriori) qu’elle avait tort quand elle affirmait qu’il n’y avait pas d’autre alternative (le fameux « TINA »… en anglais) que le libéralisme économique et l’autoritarisme politique…

En votant pour le Nouveau Front Populaire, voilà ce que je voudrais qu’essaye notre pays en 2024… sans prendre le risque de retourner en 1944…

 Je n’ai aucune illusion sur la possible fragilité du Nouveau Front Populaire, quand il faudra affronter les tempêtes patronales, boursières, spéculatives, et d’abord médiatiques, vu la prise de contrôle massive de nombre de médias par des milliardaires d’extrême droite (Bolloré, etc.) ou de droite extrême… pour d’autres.

Mais j’ai l’impression que des forces de plus en plus larges ont compris l’urgence à éviter le pire.

Pour résumer et remettre à sa juste place le clan Le Pen, j’ose dire :

« On n’essaye pas le diable… même quand il s’habille en Bardella ».

Nb : la question des votes au second tour sera sans doute beaucoup plus stratégique que lors des législatives précédentes.

Faisons tout, dès le premier tour, pour ne pas avoir à choisir entre un vote qui tue (RN) et un vote qui pue (Macron, etc.)

Jean-Paul J.

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