Communiqué de RESF 63.
Celui-ci vaut invitation pour la soirée de jeudi dans la cour de la Maison du Peuple (Clermont-Ferrand).
Faites connaître largement cette initiative.
Les réunions concernant la mobilisation sont ouvertes à toutes celles et tous ceux qui veulent en être. C’est en général vers 18H.
Pour RESF
La solidarité s’organise
Le Préfet a décidé de durcir sa politique d’hébergement d’urgence et contrairement à ce qu’il affirme dans les médias, ces exclusions de l’hébergement d’urgence concernent bien des familles et des personnes dans les situations les plus diverses.
Cela, nous l’affirmons avec le Secours Populaire 63 depuis le début de cette mobilisation et tout le monde peut le vérifier. Le père a une OQTF mais pas la mère, le père et la mère sont déboutés et vivent dans la précarité avec deux enfants dont un porteur de handicap sans solution d’accueil, de jeunes hommes Afghans sont demandeurs d’asile… on pourrait ainsi continuer la liste pour invalider les propos de la préfecture.
De plus, le Conseil Constitutionnel a émis un avis négatif sur la sortie de l’hébergement d’urgence des personnes sous Obligation de Quitter le Territoire Français alors pourquoi cet acharnement ?
Il semble qu’il s’agisse bien de montrer à la population que les pouvoirs publics sont durs avec les migrants. A deux mois des élections européennes des familles déjà fragilisées se retrouvent transformées en matériel électoral pour montrer que le gouvernement, son ministre de l’intérieur et ses préfets peuvent faire aussi bien que les promesses de l’extrême-droite.
Depuis le début de l’année, la population du département a montré qu’elle n’accepte pas ces délires xénophobes quand texte après texte, la France et l’Europe se transforment en forteresses assiégées confrontées à des « vagues migratoires» imaginaires.
Après les manifestations contre les lois Darmanin à trois reprises, pendant que la solidarité militante et celle de citoyens évite à de nombreux mineurs non accompagnés de dormir à la rue, tout le Réseau Education Sans Frontières se mobilise
pour dénoncer la volonté du préfet de réduire l’accès à l’hébergement d’urgence. Après deux manifestations, l’installation d’un campement place du 1er mai, la réinstallation dans la cour puis dans la salle de la Maison du peuple, le week-end a vu se multiplier les initiatives de solidarité. Des dizaines de personnes proposent leurs services et s’indignent d’une situation qui fait honte à ce pays et à l’idée que nous en avons.
Déjà, des organisations démocratiques du Puy de Dôme, des élu.e.s, des citoyen.ne.s se sont émus de cette situation auprès des services de la préfecture. Un premier rassemblement a regroupé 250 personnes devant la préfecture puis une manifestation a réuni 400 personnes le 11 avril. Près de 100 personnes ont assisté à la conférence de presse du secours populaire. Dans de nombreuses écoles et collèges, la solidarité s’organise pour suppléer aux manquements de l’Etat et dénoncer la mise à la rue des élèves.
Dans un pays où les riches sont toujours plus riches les préfectures veulent faire des économies sur le dos des plus pauvres. Les services administratifs manquent cruellement de moyens. La dématérialisation à tous les niveaux casse l’accès aux droits pour les personnes migrantes. Non contentes de fabriquer des sans-papiers, les préfectures rivalisent aujourd’hui pour fabriquer des sans-logis.
La France connaît actuellement une crise de l’accueil, une crise de l’hébergement d’urgence parce que les préfectures refusent, sur ordre du ministre de l’Intérieur, toute régularisation pour des personnes qui ont tout laissé derrière elles pour tenter de reconstruire parmi nous un avenir pour elles-mêmes et leurs enfants.
Ces personnes ne sont pas dangereuses ! Elles sont en danger !
Un toit c’est un droit !