A 8 heures, ce lundi matin, le grand démantèlement de la « jungle de Calais » commençait.
6 à 8000 personnes doivent être conduits par car dans des centres d’accueil et d’orientation (CAO) répartis dans toute la France. Pour le Puy-de-Dôme, on prévoit 3 centres. « Ces centres, dont la gestion a été confiée à l’association Forum Réfugiés, ont vocation à accueillir les migrants en provenance du campement, qui sont en besoin manifeste de protection, fuyant les guerres et les persécutions, et de faciliter leur parcours de demande d’asile et d’intégration », analyse la préfète Danièle Polvé-Montmasson.
Le premier centre, à Clermont-Ferrand, accueillera 54 migrants, et le second, à Pessat-Villeneuve, 50 migrants. Plutard, un troisième centre d’accueil et d’orientation, à Loubeyrat, sera mis à disposition. Ce centre vient d’être victime d’un incendie volontaire ente sera peut-être pas opérationel.
« L’ouverture de ces centres a été décidée en étroite concertation avec les élus des communes concernées, qui ont accepté de répondre à l’appel à la solidarité lancé par le gouvernement. Elle a aussi été possible grâce aux partenaires de l’État, dont l’association inter-congrégation Notre Dame du Port, Auvergne Habitat et les Pupilles de l’enseignement public du Puy-de-Dôme », précise la préfecture.
Les autorités veulent donner le sentiment que tout est sous contrôle et d’une organisation parfaite. A Calais, ce premier jour a été plutôt positif et efficace. Les départs volontaires se sont enchaînés avec une relative tranquillité, hormis une petite manifestation dans le courant de l’après-midi. Les images diffusées via l’application Periscope nous montrent des files d’attentes interminables devant le centre de trie que l’on nomme pompeusement « gare routière ». Elles ont commencé dès 6 h du matin. Après des mois, voire des années à camper dans ces lieux sordides, des liens très forts se sont noués et les adieux sont déchirants entre ces gens qui ont vécus là dans un dénuement total.
En Haute-Loire, le centre Léo Lagrange, à Saint-Bauzire, a reçu dès aujourd’hui 2 familles. Demain 15 autres personnes devraient arriver. Le directeur du centre a convié les bénévoles à venir assister à l’accueil, et éventuellement à participer. La plupart des migrants sont très jeunes, avec une moyenne d’âge entre 20 et 25 ans. Selon les moments et les vagues de migration, ils peuvent être afghans, soudanais, érythréens. Du Soudan et de l’Erythrée ils fuient majoritairement les enrôlements forcés dans l’armée.
Les associations de bénévoles participent pour une très large part à l’accueil, le sauvetage, les distributions d’alimentation, de vêtements, les cours de français, et encore bien d’autres activités. Elles sont organisées en réseaux. A Calais l’Auberge des migrants était le pôle central de ce réseau. Après le démantèlement, ces réseaux seront d’autant plus nécessaire que plus dispersés.