Ni Allah, ni maître

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Deux films indissociables de Nadia El Fani

laicite-inch-allahAoût 2010, en plein Ramadan sous Ben Ali et malgré la chape de plomb de la censure, Nadia El Fani filme une Tunisie qui semble ouverte au principe de liberté de conscience et à son rapport à l’Islam…Trois mois plus tard, la Révolution Tunisienne éclate. Nadia est sur le terrain. Tandis que le monde arabe aborde une phase de changement radical, la Tunisie, ayant insufflé le vent de révolte, est à nouveau le pays laboratoire où se discutent les visions de la religion. Et si pour une fois, par la volonté du peuple, un pays musulman optait pour une constitution laïque ? Alors, les Tunisiens auraient vraiment fait « La Révolution ».

laiciteD’abord intitulé Ni Allah, ni maître, le film reçoit un accueil chaleureux et est invité dans de nombreux festival, dont la Quinzaine des réalisateurs, à Cannes. En Tunisie, il soulève de nombreuses oppositions, voire même des violences. Les salles où il est programmé sont empêchées de diffusion.

A cette violence, Nadia El Fani répond par un deuxième film, Même pas mal, où elle relate les deux luttes qu’elle a menées pendant qu’elle réalisait son film Laïcité Inch’Allah ! : contre les extrémistes et les attaques violentes dont elle a été la cible et en parallèle, contre la maladie. Deux combats qui se rejoignent dans une volonté très forte de vivre libre.

«J’ai toujours considéré que mes films ne parlaient que de ça : de la liberté. Pourquoi faire un film pour raconter les « conséquences d’un film » ? Pour continuer la lutte et dire une fois de plus que « Ceux qui vivent sont ceux qui luttent » (Victor Hugo)

Ces 2 films sont indissociables. Comment comprendre l’un sans l’autre ? Et comment regarder la Tunisie sans ces 2 films ?

mem-pas-malC’est pourquoi nous avons choisi de les diffuser tous les 2 mais en sens inverse : d’abord Même pas mal et ensuite, en Janvier, nous présenterons Laïcité Inch’Allah ! Dans cet ordre parce qu’il nous a parut important de comprendre ce qui est en jeu lorsque le film est tourné. Et aussi parce que ce combat de l’auteure prend une dimension universelle, celle de la lutte pour la liberté, celle de la lutte pour le droit à l’expression pour une femme, le droit à des choix de vie, de culture, parce que faire un film, ou écrire quel que soit le support choisi est un acte éminemment politique et l’histoire de ce film nous le rappel.

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