En octobre 2011, les ouvrières et ouvriers de Lejaby apprenent que l’entreprise va faire l’objet d’un nouveau plan social. Les 2 derniers ateliers de la marque encore en activité en France sont menacés.
En janvier, le Tribunal de Commerce de Lyon prononce la liquidation de l’entreprise, et la reprise de la marque par un fond d’investissement italien pour 1 euro symbolique. Cela signifie la délocalisation de la production et le licenciement de 250 salariés sur les 450 restants. L’usine d’Yssingeaux, en Haute-Loire doit disparaître.
Mais les 93 ouvrières et ouvriers ne l’entendent pas de cette oreille. Ils se mobilisent et décident l’occupation de l’usine jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée pour la totalité des ouvriers.
Cette occupation commence le 19 janvier et se termine en mars lorsqu’un nouveau repreneur leur signe un nouveau contrat de travail.
Pendant les 2 semaines fatidiques de cette occupation, du 18 janvier au 4 février, nous tenons une chronique quotidienne sur le site Internet du journal Libération, où nous publions des textes écrits avec les ouvrières et des vidéos brutes. Le principe est de couper et monter le moins possible les vidéos tournées et de les mettre en ligne le plus rapidement possible.
Un petit studio est aménagé dans l’atelier de mécanique, le coin des « garçons », où chaque jour les filles viennent discuter, écrire, lire les commentaires.
Ce sont les textes et les images de ce travail que nous reproduisons ci-dessous.
De ce travail, de cette lutte, un film a été monté : Lejaby, Carnet de bord, et un DVD est disponible sur lequel on trouve ce film et quelques autres montages plus courts, tels que la visite des anciennes venues soutenir les occupants, des portraits, en tout 5 films courts accompagnent le film principal.