La Lutte des sucs lance un appel à soutien pour le mercredi 14 février à 8H 15 devant le tribunal du Puy-en-Velay.
C’est l’heure où un militant de la lutte des sucs est convoqué pour s’être opposé pacifiquement au passage d’engins sur le chantier de la contestée déviation de la RN 88 en novembre 2023.
«Thermos café , tisane, chocolat tartines, pain choc, raisins, croissants, drapeaux, pancartes, T-shirt soutient LDS » bienvenus.»
La RN88 traverse deux villages, Le Pertuis et Saint-Hostien, au Millieu de ce qu’on appelle le pays des sucs, terres agricoles et forestière, avec quelques zones humides essentielles.
Voilà plus de 30 ans que le projet de déviation est refusé par les habitants et repoussé d’année en année.
Pourtant, devenu président de Région, Laurent Wauquiez a réactivé le projet enfoui et a lancé les travaux en janvier 2021 avec défrichement de haies et de parcelles forestières, sans respect des mesures environnementales de l’arrêté préfectoral. Un recours juridique a été déposé par trois associations pour suspendre les travaux au plus vite.
La Région va financer près de 90 % des 226 millions d’euros de coût. Beaucoup d’habitants, agriculteurs et commerçants des deux bourgs affirment être contre le projet, mais ne se mettent pas en avant par peur de perdre des subventions ou autres.
Un collectif d’opposition au projet réuni désormais agriculteurs locaux et habitants des villages touchés et alentours, avec le soutien de nombreuses associations et organisations. Des rassemblements des opposant.es, des ballades, ont lieu avec des naturalistes et des géologues, et des actions de semis sur les terres du tracé sont entreprises régulièrement.
Ce projet impacte 29 fermes, et plus de 140 hectares de terres (dont 80 hectares de terres agricoles, et 20 hectares de zones humides). Laurent Wauquiez impacte l’agriculture paysanne depuis son investiture à la région, il a retiré un grand nombre de subventions à des associations qui travaillent depuis des années à l’aide à l’installation et l’accompagnement des petits exploitants, non « conventionnels ». Plus directement, il soutien et porte des projets contestés qui impactent directement le foncier agricole : TGV Lyon-Turin, RN88, et anciennement A45.
Un parcellaire morcelé, une diversité de milieux, l’étalement des calendriers de pâturage des animaux, des sols riches, des haies qui abritent animaux et cultures en créant des microclimats, des précipitations régulières, tout cela permet une agriculture en polyculture élevage autonome en intrant, nécessaire pour la sécurité alimentaire.
Le projet nécessitera également de nombreuses constructions dont un viaduc de près de 300 mètres de long. Une partie des voies sera encaissée dans le sol, ce qui conduira à extraire une quantité importante de terre, avec de forts risques de glissements de terrains. Aujourd’hui, les porteurs du projet doivent encore acquérir des terres pour le réaliser, ainsi que des zones de « compensation » écologique. Les propriétaires sont actuellement fortement incités à vendre ces terres à l’amiable, puisqu’il ne peuvent plus être expropriés, la DUP (déclaration d’utilité publique) ayant pris fin en 2017. Le collectif a fait un gros travail de contact des propriétaires pour leur rappeler leur droit de ne pas vendre et les inciter à ne pas le faire.