« Le poids des mots, le choc des photos. » On a tous en tête ce slogan de Paris Match inventé par son directeur de la rédaction Roger Thérond en 1976. Cinquante ans plus tard, il est plus réel que jamais. Le traitement de l’information passe éminemment par les images, au risque de créer des fake.
Mais sur un sujet comme l’immigration, les mots sont aussi manipulateurs, la rhétorique sait aussi jouer de « chocs » pour manœuvrer les esprits. Un article extrait du livre blanc « Médiascopie d’un pays » en collaboration avec le SIG.
«Il est difficile, voire quasi impossible pour un journal ou un média, quel qu’il soit, de faire actuellement une Une positive sur la question migratoire», affirme le communicant Philippe Moreau-Chevrolet, interrogé sur la question du traitement médiatique de l’immigration. Et il développe : « Sur la persistance et le développement du thème de l’immigration, il convient d ’analyser cela en termes d ’offre et de demande. L’offre politique sur la question de l’immigration est puissante et de plus en plus forte, tandis qu’il est légitime, aujourd’hui, de se demander si la demande n’a pas été créée par l ’offre pléthorique. » Ainsi, selon le communicant, cette question demeure-t-elle structurante du fait surtout de l’offre politique plutôt que de l’intérêt que lui portent les Français. « Ce qui ressort de toutes les études sérieuses d’opinion est que cette question va et vient sur le devant des préoccupations lors des crises, et repart ensuite très vite au profit des vraies questions structurantes que sont pour les Français l’école, le pouvoir d’achat et la santé », détaille encore Philippe Moreau-Chevrolet. Un constat qui résonne avec les unités de bruit médiatique (UBM) qui montrent une question de l’immigration intensément scrutée quand les Français la considèrent comme moins importante que le pouvoir d’achat, l’éducation, la santé et l’écologie.