Prison pour Moussa pour avoir résisté à son expulsion

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Fodé Moussa Camara est un jeune guinéen, danseur, homosexuel. Il a quitté voici 2 ans son pays parce qu’il s’estimait en danger et depuis il réside en France, à Nîmes où il survit en pratiquant comme acrobat et danseur. Aujourd’hui en détention provisoire pour «s’être soustrait» à son expulsion.

Faisant l’objet d’une OQTF (obligation de quitter le territoire français), il est une première fois embarqué pour une expulsion le 28 avril mais le commandant de bord refuse l’embarquement. Il est transporté à Lyon pour une deuxième tentative d’expulsion jeudi matin dans un vol pour Conakry, au départ de l’aéroport de Saint-Exupéry (Lyon). «Les faits sont simples et reconnus, a énoncé la présidente du tribunal. Vous vous êtes soustrait à une mesure d’éloignement en hurlant et en vous accrochant aux équipements de l’avion.»

A la suite d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF) émise en avril 2017, une première expulsion avait été programmée dans la nuit du 28 au 29 avril depuis Nîmes, où le jeune homme réside et exerce comme acrobate et danseur. Mais face au refus du commandant de bord d’embarquer ce passager, la préfecture du Gard avait tenté son transfert vers un autre aéroport, éloigné de ses soutiens locaux. Peine perdue : dans la crainte d’une nouvelle tentative d’expulsion jeudi soir, une trentaine de militants réunissant plusieurs associations rhodaniennes s’étaient retrouvés devant l’un des terminaux de l’aéroport lyonnais pour tracter, «prévenir les personnes qui vont prendre le vol qu’une personne va peut-être être expulsée vers son pays d’origine où il risque la mort», selon les mots de Yasmine, militante de l’association Aides à Lyon. Le lendemain, vendredi, ils étaient une soixantaine à porter de petites pancartes «Libérez Moussa» devant le tribunal de grande instance.

Le code pénal guinéen condamne l’homosexualité d’une peine de prison de six mois à trois ans. Mais «la peine sociale est également très lourde», a fait valoir Me Florence Alligier, l’avocate de Fodé-Moussa Camara. «Dans son pays, son orientation sexuelle signifie à tout le moins une mise au ban, voire une question de vie ou de mort», a-t-elle plaidé, citant deux récents arrêts de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA), qui souligne la discrimination à laquelle sont confrontés les homosexuels en Guinée.

En fin de semaine, les réactions politiques ont été nombreuses à gauche. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a dénoncé un «scandale». La maire de Paris, Anne Hidalgo, a apporté son soutien à Fodé-Moussa Camara, invoquant le devoir de «protection» de la France à son égard. Le mouvement Génération·s et La France insoumise ont, eux, réclamé la libération du jeune Guinéen. Le cabinet de Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur habituellement prolixe sur l’«actualité» lyonnaise, n’a pas répondu à nos sollicitations. L’un de ses proches, le député LREM du Rhône Jean-Louis Touraine, a expliqué à Libé avoir été «alerté hier[jeudi, ndlr]» du cas de Fodé-Moussa Camara : «J’ai tout de suite appelé le préfet, qui ne souhaite pas l’expulsion intempestive de personnes en danger et qui s’est dit très sensible aux questions humanitaires et très réceptif au fait de faire travailler ses services sur cette situation.»

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