Nuit Debout au Conseil municipal de Clermont-Ferrand

Violences pendant le Conseil municipal

Le maire Olivier Bianchi n’a pas apprécié l’intrusion dans son Conseil municipal des Deboutistes, vendredi 29 avril, et a fait appel à la police pour les évacuer.

Comme il fallait s’y attendre, des heurts s’en sont suivis, puis des arrestations : ANTOINE JUBIN, est incarcéré à la prison de Riom, accusé de «violences avec armes».

Le film de la soirée :




Réaction d’élus de Clermont, présents sur place et participants aux Nuits (d’après La Montagne) :

Certains élus du conseil municipal de Clermont ont rejoint la place de Jaude où s’est rassemblé le mouvement Nuit Debout après son évacuation de la séance. Ils réagissent.

Guillaume Vimont (conseiller municipal destitué de ses délégations) : «J’étais au conseil municipal quand les policiers sont arrivés. Avec le Front de gauche, nous avons voulu jouer les médiateurs. mais les forces de l’ordre ont poussé les personnes dans les escaliers. Quand ils ont viré tout le monde, ils nous ont faits sortir en même temps. l’accès à la mairie m’a ensuite été refusé. J’ai dû esquiver un coup de poing et un coup de pied ; j’ai pris un coup de matraque et j’ai été gazé à bout de bras».

Marianne Maximi (Front de gauche) : «Nous étions au conseil municipal depuis 18 heures. Nuit Debout est arrivé pour demander l’autorisation d’occuper la place de Jaude. Une demande faite aussi par l’intersyndicale. Après plusieurs arrêts de séances, le maire a reçu une délégation. Il a laissé la situation s’envenimer avant de les recevoir. Quand d’autres manifestants interrompent le conseil municipal, ils sont reçus beaucoup plus vite. […] Le Front de gauche a quitté le conseil municipal pour montrer que nous ne cautionnons pas l’intervention de la police municipale lors d’un conseil. C’était très violent. Les forces de l’ordre ont utilisé des matraques, des tazers et des gaz. Ils ont même gazé les personnes en terrasse au bar en face de la mairie. Alors qu’ils savent agir autrement. C’est le mouvement qui dérange, c’est un grain de sable dans les chaussures du maire».
Alain Laffont (président du groupe Front de gauche) : «Suite aux réclamations des six personnes de Nuit Debout reçues par le maire, j’ai finalement pu être présent. J’ai été assez surpris de voir qu’Olivier Bianchi a boudé les ordres de la préfète. Ça ne lui pose aucun problème. Le débat a tourné autours de l’installation en dur comme les palettes sur la place de Jaude. J’ai fait remarquer que lors d’autres manifestations, c’était toléré. La délégation a bien débattu. Elle voulait l’autorisation d’occuper la place de Jaude jusqu’au 1er mai. Cette demande était pacifiste. Je n’arrive pas à comprendre les motivations du maire pour envoyer la police. C’est stratégiquement idiot d’avoir évacué Nuit Debout l’après-midi alors que le soir même se tenait le conseil municipal. Il porte l’entière responsabilité de ce qui s’est passé ce soir. Quand la première vague de policiers en civil est montée, c’était des cowboys et quand ceux en uniformes les ont rejoints, ça a dégénéré. Leur agressivité était surdimensionnée».
Florent Naranjo (FDG) ; « Je me suis fait attraper par le coup, et jeter la tête la première dans les escaliers. J’ai rien car j’ai atterri sur d’autres manifestants. A terre, j’ai reçu des coups dans le dos et dans la nuque. »
Alparslan Coskun (FDG) : « Réagir ainsi, c’est un suicide politique »
Nicolas Bonnet (président du groupe ELV) : « Pour nous, ça a été difficile à vivre. Ça a été au-delà de l’état de droit. Nous sommes revenus (NDLR avec Dominique Rogue-Sallard) pour entendre les idées et voir les personnes de Nuit Debout qui n’étaient pas au conseil municipal. Il y a eu des propos anarchistes que je ne peux pas tolérer.  On a entendu quelqu’un dire « on est là pour vous faire peur » mais la peur n’est pas la bonne alliée. Il y a déjà des interventions dans le public avec des interphones, mais ça n’a jamais empêché le conseil de se tenir. La délégation a pu dire ce qu’elle avait à dire. Avant de reprendre le conseil municipal, il a prévenu qu’ils pouvaient rester dans le calme ou sinon ils seraient évacuer par la police. Une délibération a pu être votée, puis le débat a été interrompu.  Je n’ai pas tout vu de ce qui s’est passé ensuite mais les manifestants ont résisté. Je suis militant à Greenpeace depuis 8 ans et ils n’ont pas adopté la bonne position. »
Propos recueillis par Marie Collinet (La Montagne)

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