Grimper aux arbres et regarder le monde à califourchon sur une branche, tel le Baron Perché c’est un plaisir pour la plupart des enfants. Aujourd’hui, grimper peut être un loisir, voire un sport. Et pour quelques accro, c’est un métier.
Cette semaine se tenait au Chambon-sur-Lignon un petit rassemblement de Grimpe d’arbre. Chaque automne le Syndicat des grimpeurs d’arbres se retrouve d’abord pour clore les formations et faire passer des examens aux nouveaux venus dans cette profession mais également pour se retrouver et faire le point sur cette activité encore nouvelle.
Reconnu par le ministère des Sports comme éducateur sportif, le grimpeur d’arbre a l’obligation de connaitre et respecter son environnement. On ne grimpe pas n’importe comment. Laurent Grosman, éducateur en grimpe d’arbre et formateur, nous guide pour cette visite.
« L'objectif c'est d'essayer de faire une installation qui va avoir le moins d'impact sur la vie de l'arbre. On ne va pas retirer une branche vivante. De temps en temps, il peut arriver qu'on enlève un bois sec, une branche morte qui pourrait être dangereuse, qui risquerait de tomber, de se décrocher, pour une mise en sécurité. On fait toujours attention qu’il n’y ait pas de nids d'oiseaux, si on est au printemps, parce qu'on risque de déranger les oiseaux qui nicheraient ou quand on installe nos cordes, on va mettre des systèmes avec des sangles et des mousquetons pour que la corde soit en frottement sur le mousqueton et jamais en frottement sur l’écorce. Ce qui permet de revenir d'année en année et de surveiller l'état de nos arbres. Si un site a trop de fréquentations, ne serait-ce que du piétinement, quand on fait une approche en forêt, si on voit qu’on est en train d'altérer la litière de la forêt, que le sol a un petit peu trop d'impact et que l’on commence à le dégrader, on le laisse en jachère, on laisse des feuilles mortes et des branches mortes par terre et le sol se régénère et on va aller sur un autre site, ce qui permet de toujours rester dans l'éthique de notre activité ». Il faut avoir quelques connaissances scientifiques qui permettent de se rendre compte des risques d'impact. « Il faut se rendre compte du risque de dérangement. Si on a un site qui est fréquenté par certains oiseaux on va se rapprocher des associations naturalistes, dans les parcs naturels régionaux, on discute avec les gestionnaires de la forêt, avec le garde forestier. « Est-ce que ce serait OK si on grimpe dans cet arbre-là ? » Et du coup on a des autorisations en bonne et due forme qui font aussi que, en tout cas on grimpe en responsabilité. On ne grimpe pas dans n'importe quel arbre, n'importe comment, sans demander des autorisations ni aux propriétaires ni aux gestionnaires. Ça fait partie de notre éthique de s'intégrer dans le paysage local pour que ce soit accepté par tout le monde. Comme les chasseurs. Si c'est un endroit où les chasseurs ont l'habitude d'aller, il va falloir qu'on prévienne peut-être la fédération de chasse, qu’on se renseigne sur les heures où ils vont chasser pour qu'on puisse grimper dans d'autres créneaux horaires et faire en sorte que toutes les activités puissent avoir lieu sur les mêmes sites. On n’a pas à s’accaparer des endroits pour les privatiser ». — Est-ce qu'on peut considérer ça comme une activité d’écotourisme ou est-ce que c'est une activité d'éducation ? — Ça peut dans certains cas s’intégrer dans une activité d’écotourisme mais la plupart du temps on intervient plutôt dans le domaine de l’éducation populaire. Notamment tout ce qui est centre de loisirs, centre de vacances sur les vacances scolaires, les grandes et les petites vacances et aussi avec les classes de découverte ; avec les instit’ on monte des projets pédagogiques sur le thème de l'arbre, notamment, ou ça peut être sur le thème des oiseaux, sur le thème des insectes, des champignons, du paysage. On peut monter dans les arbres pour faire des lectures de paysages et observer la forêt ou l'environnement dans lequel se trouve notre arbre en campagne ou même en ville, pour sensibiliser sur le rôle de l'arbre en ville, contre les pollutions. Les thématiques sont connectées aux arbres, mais elles peuvent être très diverses. Les activités qu'on propose ont besoin d'avoir un sens pédagogique et naturaliste, en tout cas en lien avec l'arbre et son environnement. — Comment êtes-vous arrivés ici, sur ce site ? — Chaque année on a besoin de trouver des sites adaptés pour les examens pour le Diplôme national d'éducateur Grimpe d’arbre (EGA). On a repéré des grands arbres élancés qui sont intéressants pour la grimpe, ils sont intéressants aussi pour le diagnostic, pour le secours, parce que le secours doit se passer en hauteur. On fait des exercices, on doit aller secourir une victime qui se trouve à plus de 8 ou 10 m de haut. Il faut des arbres bien grand et élancés. Et ici, un des acteurs de notre réseau a eu l'opportunité de connaître ce Centre et du coup de le proposer au Syndicat pour qu'on puisse organiser nos épreuves ici cette année et on a conventionné les arbres et le site pour avoir l’autorisation. Ça veut dire une autorisation en bonne et due forme par le propriétaire, le gestionnaire. Nos épreuves nationales ont lieu tous les ans au mois de novembre par rapport au cursus de formation. Ce qui permet qu'en décembre, tous les dossiers vont aller au ministère des Sports pour que les diplômes soient édités et que chaque nouveau titulaire du diplôme puisse aller s'enregistrer auprès des services de Jeunesse et Sport de son département pour obtenir sa carte professionnelle. C’est un diplôme national enregistré au Registre national des certifications professionnelles qui donne lieu à une carte professionnelle. C’est notre syndicat qui a créé l’activité « Grimpe d’arbre » et le métier et le diplôme et le résultat a été officialisé en 2009. Comme on est un peu éparpillés et pas très nombreux, c'est vrai qu'on n’a pas une représentation nationale et une visibilité énorme. D'où l'intérêt aussi de faire connaître notre activité à travers des animations grand public. On va pouvoir intervenir lors de fête de l'arbre, fête de la nature sur une place de village ou un parc en ville. Et les gens qui vont venir vont pouvoir grimper dans les arbres et découvrir notre activité. — Comment on le définit ? C'est un sport, c'est une activité ludique c'est quoi ? — On est éducateurs sportifs. Mais on a aussi vocation à faire de l’éducation à l’environnement. Et effectivement notre rôle est d'encadrer et d'accompagner les gens dans l'activité. Ce n'est pas une activité de loisirs où on paye un ticket d'entrée et après on se balade librement. Le guide est en permanence avec huit participants maximums pour être en taux d'encadrement resserré. S’il y a un grand groupe de 16 personnes, on met 2 éducateurs grimpe d’arbre. En tout cas on a une fonction pédagogique du début jusqu'à la fin. On va faire un échauffement, une introduction. Ça peut être des petits jeux au sol, des jeux de reconnaissance des végétaux. Chacun en fonction de sa créativité, de son imagination, des thématiques qui lui sont chères, pourra animer au sol et une partie où on va grimper dans les arbres. Parfois on va grimper tous, tout le groupe, tous ensemble dans un très grand arbre. On va pouvoir mettre des hamacs. Tout le monde va s'installer, qui sur une branche, qui dans un hamac ou sur une balançoire. Il arrive même qu'on fasse des nuits de bivouac dans les arbres pour entendre les ambiances de la forêt, la nuit et faire vivre un peu cette expérience. Si on a la chance d’avoir quelqu’un qui s’y connait en ornithologie, il va pouvoir nous dire les différents sons d’oiseaux qu’il reconnait et les partager avec le groupe. Si quelqu'un sait observer les étoiles il va pouvoir partager ça avant qu'on aille dormir dans les arbres. Si c'est quelqu'un qui a un talent pour raconter des histoires, des comtes africains, tout est possible. Ça dépend de l'imagination et de la créativité de l’éducateur. — Tu as commencé cette activité il y a combien de temps ? — J'ai commencé à l'Arboretum des Barres (Loiret) en 2003 et je me suis formé et j'ai enchaîné sur une saison dans le Morvan, Région Centre, dans la forêt d'Orléans et un peu dans toute l'Île-de-France. J'ai fait trois saisons comme ça dans la grimpe d'arbres. Au début on n’était pas tout à fait reconnus, on avait une circulaire Jeunesse et Sport grâce notamment à Marie-George Buffet, qui était ministre des Sports, qui a plaidé en notre faveur pour qu'on puisse être autorisé à faire ce métier d'emmener des gens grimper dans les arbres. Puis après est arrivé en 2009, la reconnaissance du métier avec le diplôme. Et tout ça a été créé par le Syndicat SNGEA, le « Syndicat national des grimpeurs encadrants dans les arbres » qui avait été créé justement en 2003 à peu près quand j'ai commencé. Le syndicat a créé l'activité Grimpe d'arbre et l’a fait reconnaître par Jeunesse et Sports comme activité physique et sportive, a fait reconnaître le métier d'éducateur sportif pour cette activité spécifique.
Le syndicat a été créé aussi pour qu’on puisse être en réseau,
Pour fédérer tous les acteurs de cette activité, pour qu'on puisse se retrouver, échanger, partager des outils pédagogiques, partager nos expériences chacun sur nos territoires, vis-à-vis des différentes institutions : l’Office national des forêts, le ministère de l'Éducation nationale aussi. Il fallait arriver à faire reconnaître aussi au niveau académique la possibilité de travailler avec le public scolaire qui est un milieu très réglementé. Donc on a une grosse part de notre activité qui a trait à la réglementation, au fait que pour grimper dans les arbres avec du public, on a besoin de faire les choses dans les clous et d'avoir des autorisations et le fait d'être fédérés tous ensemble à travers un syndicat national nous permet de faire reconnaître notre activité et d'avoir toutes les autorisations qu'il faut. Et aussi une animation de réseau. C'est le plaisir de se retrouver. À chaque fois on se retrouve, on fait des ateliers entre nous : dès qu'il y a des innovations techniques, on pourra aussi partager, le matériel aussi. S’il y en a qui reviennent d'expédition scientifique qui ont fait des nouvelles découvertes, ils vont pouvoir le partager faire une présentation aux autres membres du syndicat. On peut former des gens pour grimper en toute sécurité quelque que soit la situation. Ça peut faire l'objet de restitution quand on se rassemble en assemblée générale et qu'on a des temps tous ensemble. La convivialité, le plaisir de se retrouver un peu comme une famille. On lie des liens très forts d'amitié avec tous nos confrères et consœurs du métier. — Tu as été dans les canopées au Pérou participer à une mission scientifique. Ça t'a servi ? Qu'est-ce que ça t’a apporté ? — Le fait de grimper dans les arbres apporte un accès à une partie de la Canopée qu’on n’avait pas du tout exploré et on a pu découvrir des nouveaux insectes, des nouveaux champignons, des nouveaux végétaux, des mousses, des fougères. Le but de ces missions c'est de faire de l'exploration et de faire des prélèvements, étiqueter très précisément localisés, à quelle altitude à quelle partie de l’arbre. — Et cette expérience que vous avez acquise au Pérou, dans les forêts équatoriales, est-ce que vous la rapporter ici ? Est-ce que ça vous sert ici ? Est-ce qu'il y a une inter action ? — Exactement. Moi, c’est un petit peu mes prochains objectifs : pouvoir participer parce que je sais que le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), s’intéressent aux arbres parce que les arbres ont des moyens de faire face à tous les incidents climatiques qu'on connaît de plus en plus. Et donc d'étudier comment les arbres font face aux changements climatiques pour les experts du climat c'est intéressant donc ça ce sont des choses qu'on va pouvoir faire en France parce que la France pourrait servir de territoire pilote pour étudier les arbres et leur réaction au climat parce qu'en fait en France on a beaucoup de climats différents entre la Méditerranée, l'Atlantique, La Manche, les Alpes, les Pyrénées, le Massif central, les grandes plaines, les bassins, on a vraiment une belle diversité de climat donc ça pourrait amener à l'ensemble des pays européens des solutions pour faire face aux changements climatiques. Les arbres ont des solutions plus intéressantes que les solutions qu'on trouve très « aménagistes » en faisant dévier des cours d'eau. On l'a vu en Espagne à Valence où ils ont voulu dévier la rivière qui traversait la ville, et le jour où il y a un énorme épisode méditerranéen, la rivière reprend son cours et retraverse la ville. Donc apprendre à observer la nature pour mieux la respecter, ça sera les enjeux du futur et si nous avec nos activités en grimpant les arbres on peut participer ça sera bien.
Je profite d’un repas pour rencontrer Lionel Picard et Alan Combe. Lionel Picard est un des pionniers de l’activité. Il est fondateur de Hevea, le principal fournisseur de matériel de grimpe d’arbres.
Lionel a également participé au développement de l’activité en Ile-de-France, Bourgogne, et Centre. Alan combe est membre du comité de direction du syndicat national des grimpeurs encadrant dans les arbres.
La discussion commence par bien définir l’activité et par m’expliquer ce qui différencie l’accrobranche et la grimpe d’arbre, ce qui a priori n’est n’est pas une évidence. Comme tout un chacun je faisais l’amalgame de ces 2 activités.
«L'Accro'branche est une marque déposée et est réservée à l’activité de parcours et de plus en plus dans des parcs aménagés. Mais le groupe de l’accro'branche ne voulait pas que d’autres groupes s’emparent de cette appellation et a donc déposée la marque. Du coup le groupe de grimpeurs utilise le terme de Grimpe d’arbre. Le début des parcours acrobatiques c‘est en 96, en Ysere. Le dossier auprès du Ministère a été déposé en 2000 et à ce moment cela s’appelle «Parcours acrobatiques en forêt». Je pense que les accro’branchés ont fait une erreur en créant une marque déposée parce que même moi qui était un des fondateurs, je n’avais pas le droit d’utiliser le terme. Les accro’branchés, c’est l’association pionnière de la grimpe d’arbre en France. Avant le diplôme, les accro’branchés avaient un module de formation qui formaient tous les animateurs d’accro’branche de France. Mais même ceux qui ont fait la formation n’ont pas le droit d’utiliser le terme.» Et donc le syndicat est arrivé en 2000. Lionel m'explique : «Moi j’étais président des accro’branchés d’île de France et il y avait les accro'branchés de Rhone-Alpes. Il y a toujours eu 2 associations. On voulait faire reconnaitre notre activité comme une activité sportive de pleine air à part entière, alors qu’on nous disait «Vous devez faire soit escalade, soit spéléologie, soit guide de haute montagne» ; et on avait créé ce module de formation. A l’origine, on est grimpeur élagueur, donc les arbres on connait. Si vous voulez faire de la grimpe d’arbre dans le Loiret, des guides de haute montagne il n’y en a pas, de la spéléo, il n’y en a pas. Donc le ministère a finalement dit d’accord pour l’encadrement de cette activité. Et la formation des accro'branchés a été validée. Cela a duré 10 ans et un jour on a ouvert aux autres groupes d’activité dans les arbres et à un moment, on a créé le syndicat pour fédérer tous ces groupes et pour être présents à la commission «Parcours acrobatiques en forêt» qui statuait sur les parcours d’aventure qui explosaient avec des créations de parcs partout et le ministère a créé une commission pour gérer ces activités naissantes dans les arbres. Donc on nous a demandé de créer le syndicat pour être représenté dans cette commission et pour avoir un interlocuteur unique qui représente l’ensemble des acteurs. Donc j’ai créé le syndicat. On a envoyé un courrier en donnant rendez-vous et ce jour-là on a vu 200 personnes se présenter, 200 adhérents tout de suite. On connaissait tout le monde puisqu’on les avait formés. Et là on avait une créativité sémantique incroyable, il y avait une diversité de noms incroyable, tout le monde avait créé son association. Et donc on a dit il va falloir qu’on s’entende sur un nom, puisque «les accro'branches» ça ne pouvait pas fédérer à cause de cette marque déposée. Du coup les accro'branches est rentré dans le dictionnaire pour désigner les parcours acrobatiques. Donc le syndicat se crée en 2000, le syndicat national des professionnels de l’accrobranche, SNPA. On fédère tous les acteurs de la grimpe d’arbre, de l’accro'branche, mais que la grimpe, pas les parcours. Le ministère distingue bien les 2 activités : les parcours d'aventure, avec un câble, genre parcours du combattant, accessible à tout le monde, et la grimpe d’arbre, sorte d’escalade dans les arbres. Ça vient de l’élagage. Les accro'branchés, c’étaient des élagueurs. On avait déjà notre pratique. Le ministère nous a dit « Fédérez ». En 2003, le syndicat change de nom : le Syndicat national des grimpeurs encadrant dans les arbres (SNGEA), et le terme générique qui définit l’activité c’est la «grimpe d’arbre» ou la «grimpe encadrée dans les arbres». Pourquoi encadrée ? Parce qu’il y avait un fort besoin de légitimité dans l’encadrement, notamment l’encadrement contre rémunération. La grimpe d’arbre, c’est la traduction du terme Tree Climbing qui est le terme international. C’est le syndicat des éducateurs grimpe d’arbre qui défend les intérêts des éducateurs grimpe d’arbre, donc en principe les employés mais il y a de moins en moins de structures employeurs. Donc ça veut dire qu’il manque un syndicat d’employeurs. On a été affilié à des syndicats d’employeurs et des syndicats d’employés, mais actuellement on n'a qu’un syndicat d’employés parce que on ne peut pas être affilié à 2 syndicats en même temps. Mais la majorité des éducateurs grimpe d’arbre sont travailleurs indépendants. Certains ont d’autres activités en même temps, par exemple élagueurs. Certains sont sous forme associative et du coup sont employeurs. Mais aujourd’hui comme il y a un diplôme qui est assez exigeant, ça limite la possibilité d’employer des gens qui n’ont pas ce niveau. Or dans une activité, il y a différents niveaux. Le CQP (Certificat de Qualification Professionnelle) éducateur, c’est le diplôme maximum, je trouve qu’il manque des niveaux. Tous les CQP appartiennent aux branches professionnelles. C’est les employeurs qui définissent les niveaux de qualification. Aujourd’hui, les éducateurs grimpe d’arbre se mettent beaucoup à leur compte, avec une association. Le Syndicat nous permet d’être autonomes. D’autant qu’il n’y avait pas de pratique individuelle, pas de club. En 1985, ou 89, ce sont des élagueurs, à Château-neuf-du-Rhône qui forme des élagueurs et pour s’amuser ils grimpent dans les arbres sans les tronçonneuses et ils se disent « Tiens, ça pourrait devenir un sport » et la naissance des accro’branchés, ça vient de là. Donc les fondateurs des accro'branchés étaient formateurs sur le seul centre de formation qui existait en France à Château-neuf-du-Rhône dans la Drôme. Qui existe toujours. — Donc vous créez votre syndicat. — On prend des statuts simples. Il y avait déjà 11 ans que l’activité se mettait en place, en pratique. Aujourd’hui, dans ce site, c’est une rencontre d’automne qui vient parce qu’il y a une série d’examen toute la semaine. Donc on fait une rencontre avec les nouveau formés et les adhérents du syndicat. C’est important ces rencontres, même si on est plus ou moins nombreux, ça permet d’échanger, ça aide à partager. — Qu’est-ce que c’est la vie du syndicat aujourd’hui ? — On doit être aux alentours de 140. On a été plus nombreux, jusqu’à 183 adhérents. Il y a une époque où c’était plus accessible plus rapidement. Le fait qu’il y a un diplôme qui garantisse des compétences, ça limite l’accès. A l’époque on formait les gens en 4 semaines + 10 jours de stage pratique. Maintenant on est sur 10 semaines. 6 semaines en école et 4 semaines de stage pratique. Pas de prérequis. — Laurent m’a dit que dans les évaluations il y avait des manques, par exemple au niveau de la sécurité, au niveau de la connaissance théorique. — Oui il y a un besoin sécuritaire, mais il ne faut pas en faire trop. Moi je suis un des experts de la profession. Je suis à Hévéa, vente de matériel spécifique, par exemple ils ont trop peur que ça casse. Sur 2-3 litiges, moi j’ai dit 0 problème. C’est fiable. Ils disent il faudrait rajouter une sangle. Je dis non ça c’est fiable. Irréprochable, ancrage irréprochable. — Nous on était des pionniers il y a 30 ans mais on ne flippait pas comme ça. Il n’y avait pas de matériel.
Toute la semaine les examens se déroulent sur des questions théoriques et des épreuves physiques d’installation, de grimpe, de sécurité. Et une épreuve de diagnostic qui consiste à définir un site, reconnaitre les espèces, reconnaitre les maladies, les parasites.
Après cette semaine studieuse, une journée de détente, de jeux et de danse dans les arbres, de «danse perchée», de voltige, vient clore ces rencontres. Une rapide initiation et tout le monde s’y lance avec enthousiasme et jubilation.