IL N’EST PAS DE SAUVEUR SUPREME

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Il n’est pas de sauveur suprême ! Ni Dieu, ni César, ni Tribun …

Nous ne pourrons compter que sur nous même !

Le capitalisme du XXIème siècle : La dialectique des marches antagonistes.

Après l’élimination au 1er Tour des présidentielles de la gauche radicale souverainiste, nationaliste et bolivarienne, de celle des frondeurs du parti socialiste, et de l’extrême gauche trotskyste ;

Après au deuxième tour, l’élimination du Front National, malgré ces 11 millions de personnes qui ont crues, ou voulu croire, comme une sorte d’abdication ultime et triste, en un recours salvateur à leurs souffrances sociales, par la spoliation de leurs sœurs et frères « étrangers » et autres ennemis de l’intérieur.

Le Front National s’est fracassé sur la révélation de la nullité capacitaire de sa cheftaine ! Et il va connaître aussi le sort des partis politiques qui occupent le devant de la scène depuis plus de 30 ans : une crise interne proche de la scission ! Cependant il continuera de garder un potentiel redoutable et cherchera toujours à se positionner comme la seule alternative à la Macrophilie, c’est à dire comme première force d’opposition. Cela dépendra aussi du nombre de ses députés à l’assemblée nationale. Dans un premier temps.

Pour le deuxième tour des présidentielles, très nombreux sont celles et ceux qui ont refusé de céder à ce choix, malgré le risque FN, avec 12 Millions d’abstentionnistes et 4 Millions de votes blanc ou nul. 16 Millions de gens, qui pour des raisons diverses, ne se sont pas retrouvé dans ce choix entre « la jungle et la prison ».

Probablement très nombreux, sont celles et ceux, qui ont choisi la jungle à la prison, en voulant voter au 2ème tour contre le FN et ses néfastes valeurs sociétales, sexistes, homophobes, racistes et xénophobes, sans pour autant être dupe de la Macrophilie, ni se sentir obligés à une quelconque à allégeance à la Macro-machine. Et il reste vrai que remiser au caniveau les valeurs sociétales réactionnaires de l’extrême droite et de la droite extrême, est toujours bon à prendre. Car la question de l’émancipation sociale contre la plus-value capitaliste, n’a pas à se retrouver polluée par ces horreurs.

Cependant que deviennent les progrès sociétaux dans un système sans justice sociale, où la société est minée par les inégalités ? Ces progrès sociétaux finissent digérée par le capitalisme et le discours libéral, puis déféqués sous forme de simples marchandises, et comme cautions-vitrines de la politique pro-capitaliste ! Le progrès sociétal utilisé contre la justice sociale, à tel point, que nombreux sont celles et ceux, qui souffrant de ces injustices sociales, associent l’injustice sociale subie aux avancées sociétales !

C’est ce qui fait le lit de l’extrême droite, c’est aussi ce qui a contribué à défaire un Fillon, au delà de ses propres affaires, qui certes s’accompagnait d’un contenu sociétal réactionnaire cher aux lecteurs de « valeurs actuelles » et de « sens commun » mais dont le programme économique était une expression de la plus forte injustice sociale. Le Front national quand à lui, prudent sur ses attaques sociétales réactionnaires, a su les habiller d’un vernis d’exigence de justice sociale pour appâter le plus grand nombre possible de gens désespérés et égarés !

C’est pour cela, que l’on ne peut séparer la justice sociétale de la justice sociale : Pas de sociétal sans justice sociale ! Pas de social sans justice sociétale !

N’oublions pas par ailleurs,  une euphorie réelle, dite de « positive attitude », s’est quand même emparée, de quelques millions de personnes, dite de la « société civile », pensant devenir des acteurs directs et en marche de la révolution Macroniste. Pour Beaucoup, il s’agit, culturellement, d’une « classe moyenne » aisée et/ou très diplômée, qui pense parvenir à mobiliser ses forces créatives et entrepreneuriales, dans une bonne volonté logique et mutualisée, sans prendre en compte le réel, celui du capitalisme et de ses contradictions, dans leur expression la plus dure. Lorsque, face à la réalité, et à la tombée des masques, l’euphorie retombera, les déceptions et amertumes seront bien plus sévères qu’une gueule de bois ! C’est ainsi que Macron, les aura bien fait marcher !

A la finale, ce sont des dizaines de millions de gens, orphelins ou non de leurs espérances sociales électorales, qui se retrouvent livrés à eux même face au mouvement contemporain tourné vers la défense des intérêts capitalistes du XXIème siècle. Des millions de gens, exploités, paupérisés, précarisés et mis sous dominations des gouvernances hiérarchiques politiques et économiques.

Que celles et ceux qui ont vraiment espéré dans les promesses sociales des  « gauches de la gauche », n’aient aucun regret, et en fassent vite leur deuil !

Dans tous les cas leurs candidats favoris, même les plus sincères, se seraient eux aussi fracassés sur le capitalisme réel dans sa situation en ce début du XXIème siècle ! Et ce terrain n’aurait pas forcément été des plus favorable pour les luttes sociales, orientées pour positionner le nouveau pouvoir à tenir sur ses engagements. Il aurait par contre contribué à positionner fortement et politiquement, les forces réactionnaires d’extrême droite, comme « l’ultime recours » ! Les années 30 le front populaire et la réaction qui s’en est suivie, sont à méditer. Surtout dans un contexte ou le capitalisme, en mal d’expansion, cherche quelques portes de survivances pour maintenir et accroître les profits de ses actionnaires. Ce qui pourrait aussi passer par l’instauration d’un Etat de guerre permanent.

Pourquoi donc auraient-t-ils échoué ? Parce que le rapport de force de « compromis historique »,  (qui avait marginalisé les aspirations émancipatrices révolutionnaires), hérité de la fin de la seconde guerre mondiale et établi entre, la part sociale et de redistribution de l’Etat et le capitalisme, n’est plus d’actualité. Ce qu’on a appelé les « 30 glorieuses » sont révolues, mais se donne l’apparence d’une survivance par la vie à crédit. Désormais l’Etat nation par son endettement au consensus mondialisé deviens le tributaire de la dictature des taux d’intérêts des grandes banques d’affaire.

En aucun cas, la conquête de l’Etat dans un seul pays, fut-il la « 5ème puissance mondiale » n’aurait pu répondre aux aspirations de justice sociale. Une option, tardive et complètement inattendue dans la campagne électorale, avec Hamon, dans une perspective continentale, et non pas nationaliste de gauche, avait cependant entrevu une possible victoire sociale-démocrate contre Merkel en Allemagne et pouvait permettre d’imaginer autour d’un nouveau couple franco-allemand, une possibilité influente en Europe de virage social…

Il faut tout de même noter, que l’émergence massive d’une gauche de la gauche, y compris souverainiste, à des taux additionnels, frisant les 28%,  ne s’étaient pas vu depuis le tout début de l’ère Mitterand, lorsque le PCF, qui n’était pas vraiment un parti « gauchiste », faisaient encore des scores à 25% et plus encore. Cela fait bien 35 ans que l’on n’avait pas vu cela. Il est même certain que cette progression, qui même du côté du souverainisme bolivarien, affirmait clairement un désir de justice sociale, s’est faite au dépend du Front national que rien ne semblait pouvoir arrêter il y a encore un an. Une bascule s’est opérée, qui a mis un frein au développement du Front National, même si l’on enregistre tout de même une progression. Il y a une montée en puissance certaine d’une prise de conscience de la responsabilité du capitalisme dans les malheurs sociaux et écologiques. Une prise de conscience qui ouvre une voie « royale » vers un anticapitalisme renouvelé !

La lutte acharnée contre la loi travail, qui s’est étendue, omniprésente, pendant de nombreux mois, avec un point culminant au printemps 2016, n’y est probablement pas pour rien. Le fait que l’Etat soit tout de même parvenu à imposer sa loi, à coup de 49.3, de flash-balls mutilants et de criminalisation répressive du mouvement, sans parvenir pour autant à le diviser, n’a pas été vécu comme une défaite. Mais comme le début générationnel d’un nouveau cycle.

Un sentiment de défaite, et d’un constat final d’impuissance dans la lutte, aurait été ravageur, avec le risque du Front National, tant les luttes sociales avaient besoin d’une victoire de grande ampleur. Tant les défaites s’étaient accumulées ces dernières décennies, pour le plus grand bonheur des actionnaires. Et même s’il n’y a pas eu cette grande victoire nécessaire à une culture historique de la « victoire sociale par la lutte »,  la dignité retrouvée de ceux qui n’ont pas abdiqué s’est retrouvée renforcée. Tout cela n’a pas été perçu comme l’ultime bataille d’une guerre perdue, mais comme un début ! Le passage en force de la loi travail, a lui été massivement perçu comme une « victoire » sans gloire de l’Etat, et en réalité une défaite morale, un aveu d’impuissance face aux exigences capitalistes.

Ce qui a commencé à s’enraciner à nouveau, sur une grande amplitude, c’est la conscience générationnelle de la nécessité d’une lutte solidaire de longue durée.

C’est d’ailleurs la loi Macron, qui derrière la vitrine de quelques mesures « low coast », comme celle des bus, a ouvert la voie de la Loi Travail. En effet, en supprimant du code du travail, la mention (de classe) de la subalternité de l’employé par rapport à son employeur, comme s’ils devenaient des libres et égaux « associés », il n’y avait qu’un pas à franchir vers la généralisation de l’inversion de la hiérarchie des normes. Rien d’étonnant, alors à ce que Macron élu président, soit prêt, à aller encore plus loin dans ce sens, et à coup d’ordonnances ! D’autant plus facilement, qu’il disposerait d’une fidèle majorité absolue à l’assemblée nationale. Il faut cependant se méfier de l’illusion d’un contre pouvoir législatif a l’assemblée nationale, auprès d’un homme, qui pour « aller vite » compte gouverner par ordonnance, et incarne peut-être le prototype moderne du dictateur éclairé.

Quels sont ces intérêts capitalistes du XXIème siècle ? De qui Macron, cet énarque, est-il le nom ? Qui se cache derrière le masque de cet acteur hors pair coaché en continu par sa prof de théatre ?

Si nous ne pouvons que nous réjouir que les questions sociétales réactionnaires et l’idée du replis nationaliste ne constituent pas l’obsession de ce nouveau pouvoir, nous ne pouvons que constater que les marchés financiers et le capitalisme dans son ensemble, national, continental, mondial, ont « salué » cette ascension dés l’issue du premier tour.

Ce dont il faut avoir conscience, c’est que Macron, tente de faciliter, à son échelle nationale et européenne, mais aussi mondiale, la survivance du capitalisme. Ce dont il faut avoir conscience, c’est que le capitalisme est freiné dans son expansion historique, tant par la perspective des limites d’un monde qui n’est extensible à l’infini, que par celle de l’insolvabilité de milliards de gens. Ce dont il faut avoir conscience, c’est que faute de pouvoir commercialiser massivement et à la hauteur de ses profits attendus, les productions qu’il commande, il ne lui reste pour maintenir et augmenter sa marge de profits, qu’à baisser de plus en plus le coût du travail. Ce qui contribue à augmenter l’insolvabilité massive de la consommation. Et ainsi de suite. C’est pour cela, que la course concurrentielle entre capitalistes, se fait autour du coup de travail le plus bas. Dans une recherche transfrontalière permanente de bassins géographiques de travailleurs n’ayant pas d’autre choix que d’accepter les conditions et rémunérations les plus basses, dans des contextes politiques répressifs équipés pour mater toutes révoltes. C’est pour cela aussi, les connaissances technologiques le permettant, que cette course au cout du travail le plus bas, se dirige vers un remplacement massif des travailleurs par les robots et les algorithmes, laissant entrevoir la perspective d’un chômage presque total.

Mais dans ce mouvement en marche offensive en faveur des profits capitalistes mondiaux, il y a son antagonisme, celui qui pose la résolution de la question sociale comme un impératif incontournable et absolu.

La question sociale, à l’échelle locale comme mondiale, de plus en plus prégnante, universelle, est de retour ! Les mouvements qui la portent aussi ! Aujourd’hui, mais espérons encore mieux qu’hier. Si d’un côté le capitalisme désincarne toute son économie pour maintenir ses taux de profits, des milliard d’humains ont eux intérêt à s’organiser pour construire la satisfaction de leurs besoins.

En France, comme ailleurs, des dizaines de millions de gens, des milliards à l’échelle mondiale, sont livrés à eux même par la déconstruction définitive de l’illusion du recours au politique d’Etat pour aménager favorablement la question sociale. Dans tous les cas, ils ne pourront compter que sur leur propres force, pour faire valoir leurs droits fondamentaux humains à satisfaire leurs besoins fondamentaux, pour résister aux oppressions, développer des alternatives fonctionnelles, s’unir, s’organiser, se fédérer, articuler leurs différentes connaissances et savoir-faire, et enfin s’autonomiser vis à vis des forces capitalistes.

Cela se construit aujourd’hui, par ramifications,  dans le contexte actuel du capitalisme, et des enjeux modernes, dans le contexte de l’impuissance de ceux qui prétendent le gouverner, et avec en mémoire pour s’en défier à jamais, le triste bilan, aussi du capitalisme d’Etat, abusivement nommé « socialisme » ou « communisme », et qui en leur temps et avec les moyens du crime et de la terreur assassinèrent le mouvement d’émancipation auto-organisé des travailleurs.

D’un côté la liberté concurrentielle sans l’égalité, de l’autre, la liberté solidaire et l’égalité !  Tels sont les deux antagonismes du XXIème siècle !

Voici la dialectique moderne, elle appelle à la nécessité de l’auto-organisation qui doit converger vers la résolution de l’ultime question : la question sociale !

 

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