Rémi Fraisse : ni oubli, ni pardon

Ce dimanche 25 octobre fut pour beaucoup un jour de souvenir, d’hommage. Il fut aussi un jour pour raviver les luttes, la rage ressenti après la mort de Rémi Fraisse tué par une grenade offensive lancé par un gendarme.

Devant la préfecture5Un peu partout en France des rassemblements, des manifestations, sans concertation, sans organisation centrale, comme au Puy, à Moulin, à Sivens, à Amiens, à Toulouse et partout ailleurs…

Où en est l’enquète

Une information judiciaire pour «violence volontaire ayant entraîné la mort sans intention de la donner» a été ouverte depuis cette fameuse nuit du 25 au 26 octobre 2014. On peut juste s’étonner que les juges Toulousains chargés de l’enquête aient confié aux gendarmes le soin de faire la lumière sur la mort de Rémi.  «Le gendarme qui a tiré la grenade qui a tué le jeune homme a été placé en garde à vue en janvier 2015, mais les juges d’instruction n’ont pas jugé nécessaire de le déférer. Il n’a pas été mis en examen ni placé sous le régime de témoin assisté» (selon Le Figaro du 26/10/15).

Aucune mise en examen. Aucune reconstitution n’a été effectuée, aucun appel à témoignages lancé.

Les avocats de la famille de Rémi Fraisse mettent en doute l’enquête «menée par des gendarmes sur des faits commis par des gendarmes, donc sur des collègues». «Nous pensons qu’il a un manque d’objectivité, explique maître Claire Dujardin. Les gendarmes nous rapportent une vision caricaturée des faits qui se sont déroulés le samedi 25 octobre.» Rappelons que le gendarme qui a tiré cette fameuse grenade aurait raconté le déroulement des faits (voir Le Monde du 06/11/14). Rappelons également que les gendarmes sont équipés de caméra et on peut donc supposé que l’assaut a pu être filmer.

La Ligue des Droits de l’homme de son côté a mené une contre-enquête, interrogeant témoins directs et indirects. Selon ce rapport de 75 pages, que la LDH dédie à la famille de Rémi Fraisse, «l’analyse attentive et détaillée» de l’organisation des opérations de maintien de l’ordre à Sivens «démontre sans ambiguïté que, pour parvenir à faire évacuer définitivement le site de ses occupants, l’autorité politique a délibérément pris le parti de faire exercer à leur encontre, par les forces de l’ordre, un niveau de violence considérable (…) La survenance d’un drame et la mort d’un homme étaient dans la logique du dispositif mis en place». La nuit du drame, les gendarmes mobiles ont fait pleuvoir un déluge de grenades sur les manifestants : 237 lacrymogènes, 41 balles de défense, 38 grenades mixtes et 23 offensives.

=> Le rapport de la LDH en PDF

=> L’annexe du rapport

=> L’abstract

Le dormeur du val

Chères mamans, si votre enfant aime la nature, l’étudie et veut la protéger, ne vous réjouissez-pas. Prenez peur, cela peut lui coûter la vie.

Rémi Fraisse était un jeune homme doux, musicien, concerné. Il était parti à Sivens pour défendre la renoncule à feuille d’ophioglosse. Bouton d’or des zones humides, essentielle pour le substrat et sur la liste rouge des espèces en cours de disparition. Il a trouvé sur son chemin une arme de guerre, et la mort qui va avec.
Hier au Puy et dans toute la France se sont organisés dans la hâte des rassemblements pour se souvenir de lui. Car les manifestations prévues sur les lieux des faits avait été interdites par la mairie. (Finalement après accord de la préfecture,une minute de silence a eu lieu hier après-midi à Sivens autour du beau monument érigé en sa mémoire.)
Après la douleur, les parents de Rémi (et sa soeur) demandent la justice pour leur fils et la suppression des grenades offensives de l’arsenal des gendarmes mobiles.
La réunion s’est achevée par l’accrochage sur les grilles du jardin Henri Vinay d’un poème écrit en hommage à Rémi Fraisse.

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Poeme1

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Hommage à Rémi Fraisse-Le Puy-en-Velay by lalorgnette-info

Un peu partout en France des rassemblements, des manifestations, ont fleuris, plus ou moins «agités»

Rappel : c’était il y a un an…

Rassemblement en souvenir de Rémi Fraisse

2014-10-26_TestetIl y a tout juste un an, le 25 octobre 2014, Rémi Fraisse tombait sous les tirs de la police. Ce n’était pas au Moyen-Orient ou dans un quelconque pays balkanique. C’était en France, dans le Tarn, lors d’un rassemblement écologique pacifique.

Pour se souvenir de Rémi et pour que sa mort n’ait pas été pas inutile, parce que la colère nous habite toujours, parce que les combats écologiques ne sont pas finis, parce que son combat est toujours d’actualité. Parce que ici aussi nous devons défendre les zones humides,

Un rassemblement aura lieu dimanche 25 octobre, à 11 h devant la préfecture du Puy-en-Velay.

Pour rappel : Voir les articles suivants

— De retour du Tarn

— Barrage de Sivens

— Sauver les zones humides : barrage de Sivens

— Les enjeux de Sivens

— Sivens : le scandaleux rapport de l’IGGN !

Voyage au bout du monde : suivez Rainette jusqu’au Kamtchatka

Sans doute, comme moi, vous ne situez pas le Kamtchatka sur une carte. Sans ce projet de Nicole, j’avoue que mon intérêt était très limité pour ce petit coin du monde dont on n’entend jamais parlé.

Les Estables enneigés. Vue sur le Rocher Tourte.

Nicole Chevrier, alias Rainette est partie des Estables (Haute-Loire) —village de ce qu’on appelle ici les confins de la Haute-Loire déployé sur les flans du Mezenc— pour un long périple qu’elle pense faire durer une année entière. Ce voyage doit l’amener au bout du monde, vers cette bande de terre qui s’avance dans l’océan Pacifique, grande presqu’île de Sibérie orientale qui a cela de commun avec nos territoires, d’être une terre volcanique.

Derniers préparatifs. Marion fait les derniers contrôles techniques sur la voiture.

Son voyage n’est pas que d’agrément. Son projet est de rencontrer tout le long du trajet des artistes avec lesquels elle développera des actions artistiques.

Pour ce faire, elle est partie avec une voiture pleine de vêtements, d’objets divers, de matériel en tout genre qui doivent lui servir pour la vie quotidienne, les créations, les échanges…

Suivez son parcours, suivez ses actions.

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