
Sochaux, 11 juin 1968 : 2 morts
2018, c’est le 50e anniversaire de 68. Le cinéma et les cinéastes ont accompagné les événements, et au delà, ont joué un rôle important en s’impliquant profondément dans les luttes. Faire du cinéma c’est pénétrer l’intimité des gens, c’est capter l’intériorité de ces moments éphémères qui nous construisent. Une caméra devient une arme redoutable quand on sait s’en servir.
Février 1967 : Chris Marker et Mario Marret commencent le tournage de A bientôt j’espère pendant la grève dans les usines de la Rhodiacéta de Besançon.
Un an plus tard, lors de la projection du film, les ouvriers expriment leurs opinions, certains jugeant le film trop romantique. Chris Marker tire alors la conclusion qu’un véritable cinéma militant ne peut être en définitive que celui qui serait réalisé par les ouvriers eux-mêmes.
Très vite au sein du collectif SLON se constitue un groupe de cinéastes militants qui entreprend de former ces ouvriers aux techniques cinématographiques.
Cela devient les Groupes Medvedkine.
A Besançon, à Sochaux, des cinéastes comme Chris Marker, René Vautier, Joris Ivens ou J-L Godard et beaucoup d’autres, choisissent de s’associer librement sous ce nom de «groupes Medvedkine» et de consacrer du temps, de l’énergie, de la réflexion, à faire des films ensemble, à décrire les conditions de vie des ouvriers et leurs revendications.
De cette expérience, restent quelques heures de films documentaire sur une utopie prolétaire. Plus précisément, six heures de films et sept années où les travailleurs se réapproprient le cinéma, en le détournant de son instrumentalisation. D’un outil pour « abrutir les masses », les ouvriers le transforment en témoignages de leur vie.
Ils prennent le nom de Medvedkine en hommage à Alexandre Medvedkine (=>voir l’article), co-fondateur du Cinéma-vérité et du Ciné-trains.
- A Bientôt J’espère (1967-68 / 16 mm / noir & blanc / 44 minutes): film fondateur du groupe Medvedkine de Besançon, réalisé par Chris Marker et Mario Marret. Images de Pierre Lhomme, Antoine Bonfanti, Paul Bourron, Harald Maury et Bruno Muel. Son de Michel Desrois. Montage par Carlos de Los Llanos.
- La Charnière (1968 / 16 mm / son seul / 13 minutes): ce film sans image enregistré et monté par Antoine Bonfanti (avec ajout d’un texte écrit et lu par Paul Cèbe) restitue une partie du débat issu de la projection publique à Besançon du film A Bientôt J’espère
- Classe de Lutte (1968 / 16 mm / noir & blanc / 40 minutes)
- Rhodia 4×8 (1969 / 16 mm / noir & blanc / 4 minutes)
- Nouvelle Société n°5: Kelton (1969-1970 / 16mm / noir & blanc / 8 minutes)
- Nouvelle Société n°6: Biscuiterie Buhler (1969-1970 / 16mm / noir & blanc / 9 minutes)
- Nouvelle Société n°7: Augé Découpage (1969-1970 / 16mm / noir & blanc / 11 minutes)
- Le Traineau-Échelle (1971 / 16 mm / couleur / 8 minutes): réalisé par Jean-Pierre Thiébaud, peut-etre avec l’aide de Valérie Mayoux pour la bobine définitve
- Lettre à mon ami Pol Cèbe (1971 / 16 mm / couleur / 17 minutes): réalisé par Michel Desrois. Image : José They. Son : Antoine Bonfanti
En 1968, J-L Godard, Jean-Henri Roger, Jean-Pierre Gorin fondent le groupe Dziga Vertov (voir l’article). Ils tourneront :
- 1968 : Un film comme les autres
- 1969 : British Sounds
- 1969 : Pravda
- 1969 : Le Vent d’est
- 1969 : Luttes en Italie
- 1970 : Jusqu’à la victoire (Méthodes de pensée et de travail de la révolution palestinienne) (inachevé)
- 1971 : Vladimir et Rosa
- 1972 : Tout va bien
- 1972 : Letter to Jane
Pour cette soirée nous retenons 3 films :
Finalement 3 films retenus :
— A bientôt j’espère : Premier film du collectif Son, tourné pendant la grève de la Rhodiaceta en 1967.
— La Charnière : la réaction des ouvriers sur le film précédents
— Le train en marche : une rencontre avec Alexandre Medvedkine
N’oubliez pas de réserver : 04 71 03 35 04 ou par mail : philippe@lassemblee.fr
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