L’Almanach est un petit bulletin rédigé par quelques personnes et tiré à 150 exemplaires. 4 pages qui se lisent facilement qui nous parle du temps, des langues du «pays» d’ici, de la langue, qui nous conte des poèmes.

Mais il parle aussi la folie de certains qui envoient des engins détruire la montagne, la forêt pour un rêve de machine, de vitesse, de commerce, je veux parler du chantier de la RN88 qui a repris et qui avance coûte que coûte.

Que dire de plus que tout ce qui s’écrit est fait pour être lu, alors lisez —sur du papier– et appréciez.

Dans de gros amas de montagnes qui occupe le centre de la France, celle que nous habitons, sur les pentes sud-est du massif, a été façonnée par le volcanisme et se trouve aujourd’hui densément boisée. De vieilles langues dont nous héritons lui ont donné le nom de Meygal (« la montagne du milieu ») et ont nommé Pertuis (« le passage ») le col par où l’on traverse. Henri Pourrat, écrivain de l’Auvergne, cite dans un guide la parole d’une petite fille : « L’Auvergne est un beau pays, mais il y a des montagnes ». Les montagnes sont des obstacles qu’une enfant, dans la pensée de son âge, peut rêver de supprimer. Aujourd’hui, de lourds engins d’adulte donnent les moyens de réaliser la pensée des enfants, celle qui nie le réel.

Dans leur orgueil technologique, les sociétés industrielles rêvent de grandes et belles routes à travers monts pour y faire circuler le gros trafic qui transporte les marchandises jusqu’à l’Espagne. Chacun ses rêves ! Les victimes collatérales de l’imagination puérile des uns, ce sont d’autres : les habitants, installés là depuis des générations ou depuis moins, avec l’idée que la montagne n’est pas un obstacle, mais un refuge, une manière de vivre à l’écart et un visage de la beauté terrestre. Aujourd’hui, dans le Meygal, un début de chantier dont nous ne mesurons pas encore toutes les conséquences, vient porter ses premières balafres sur ce visage de la beauté et éventrer la montagne. Une page très sale de l’histoire du Meygal s’est ouverte dont nul ne sortira grandi.

 

Un mois de janvier sans gelée n’amène pas une bonne année.

Neige en janvier, blé au grenier.

Almanach du Meygal n°6- Janvier 2023 tiré à 150 exemplaires.

Avec la participation de Nicole, Odette, Valérie et Marcel

Pour nous écrire : Almanach_du_Meygal@protonmail.com

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