Alors que je rédige cet article, sensée faire le compte-rendu de cette nouvelle journée de grève de la faim, pleine d’espoir pour Madama, et inquiète pour la santé d’Eric, un mail arrive de Véronique de Marconnay qui dit :
«Réponse reçue de la préfecture : c’est non.»
Alors d’un coup les paroles pleines d’espoir que je voulais vous transmettre n’ont plus de sens. Les images de cette journée sont dérisoires. Je voudrais plutôt vous parler des attentes des autres garçons et filles, Congolais, Guinéens, Maliens, Ivoiriens qui sont aussi en attente de leur sacro sainte carte de séjour et qui passent timidement, l’un après l’autre sur la place du Breuil, qui disent doucement à Madama «Comment ça va, frère ?» Et qui s’effacent, qui se reculent discrètement pour ne pas se faire remarquer, pour ne pas être repérés par la police, par la préfecture. Qui prennent d’un coup la peur au ventre.
La peur au ventre…
Comme les enfants et les familles cachées en 42 sur ce même département et partout ailleurs en France.
Comme ces 60 millions de migrants et de réfugiés qui en ce moment même errent sur les routes du monde, en attente d’une carte, d’un papier, d’un fonctionnaire quelque part dans un bureau qui tient leur vie entre ses mains.
RESF renouvelle son appel à mobilisation aujourd’hui à partir de 14h place du Breuil.