En prolongeant la prime actuelle destinée aux plus modestes et en l’étendant aux jeunes, notre pays a la possibilité de faire un pas en avant majeur dans la lutte contre la pauvreté. Encore faudrait-il en avoir la volonté politique. Le point de vue de Noam Leandri et Louis Maurin, président et directeur de l’Observatoire des inégalités.
La pandémie liée au Covid-19 a plongé le monde dans une crise économique et sociale sans précédent. En urgence, le gouvernement français a débloqué des dizaines de milliards d’euros. Il a annoncé une aide exceptionnelle de 150 euros pour les ménages les plus pauvres, à laquelle s’ajoutent 100 euros par enfant. Cette nouvelle prime ne doit pas demeurer exceptionnelle. Maintenue, elle permettrait d’éradiquer la grande pauvreté. Un choix politique décisif.
150 euros, ce n’est pas rien. Cela permet de mieux manger, de faire quelques achats supplémentaires. Cette prime porte temporairement les minima sociaux à un niveau très proche du montant du Revenu minimum unique (RMU) que nous avons proposé il y a quelques mois (« Pour la création d’un revenu minimum unique », Notes de l’Observatoire des inégalités n° 5, juillet 2019).