Cannes : La Sélection d’Hélène

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De mail en mail ce texte nous est parvenu. Il a été rédigé par une passionnée de cinéma qui fréquente l’Assemblée, à Saint-Vincent (43), haut lieu du cinéma, s’il en fut.

Nous le publions ici parce que ce texte nous signale des films dont la presse nationale ne parlera peut-être pas ou si peu.

Pour comprendre de quoi on parle :

Le festival de Cannes est en fait composé d’un certain nombre d’événements centraux ou périphériques : la sélection officielle dans laquelle a lieu la compétition officielle qui distribue les palmes et se déroule au Palais du festival ; le «Marché» du film qui se déroule dans différentes salles de cinéma et aussi dans les petites salles du Palais où sont présentés pour la première fois en public des films qui cherchent des distributeurs ; une multitude de «petits festivals» comme ceux dont parle notre rédactrice, tel que Un Certain Regard, la Quinzaine des réalisateurs, la Semaine de la Critique, et une multitude d’autres tous plus intéressants les uns que les autres.

Un compte rendu succinct des films que j’ai vus à Cannes. 

Cela peut faire écho avec d’autres critiques. C’est un papier très succinct à usage essentiellement familial et amical.
Vous avez sans doute remarqué qu’aucun film de la sélection officielle n’est mentionné. J’évite en effet d’aller les voir. Ils sortent de toute façon en salle.

Amicalement

Hélène

Dans la sélection Un Certain Regard

(UCR est une section dérivée de la sélection officielle du Festival de Cannes, créée en 1978. Un certain regard met en perspective un cinéma plus original et audacieux que celui de la sélection officielle, et récompense des cinéastes encore peu connus. Il a été créée par Gilles Jacob (délégué général du Festival) en 1978, pour le 31e Festival de Cannes. Cette section parallèle fait concourir les films originaux et favorise la découverte de nouveaux talents. Le prix de la Caméra d’or a été aussi créé la même année dans ce sens. Il faudra attendre 1998 pour que la section devienne compétitive.)

• La fiancée du désert : Argentine/Chili de Cécilia Atan

Un « joli » petit film et ce qualificatif n’ a rien de péjoratif. Une parenthèse dans la vie d’une femme (le temps de la traversée du désert)

• Jeune Femme de Léonor Seraille qui je crois a obtenu la Caméra d’or.

La trajectoire d’une jeune femme « larguée » à bien des égards mais qui va rebondir.

• Western : Allemagne/Bulgarie/Autriche

Un titre justifié mais qui pourrait prêter à confusion. Je déplore que ce film n’ait pas été plus remarqué.

Un milieu rude (des ouvriers allemands lancent un chantier pour un barrage en Bulgarie)

Et les voilà en terrain conquis mais en terre étrangère. Une Bulgarie dont ils ne connaissent pas les codes.

Hasard de la programmation je me rends compte que j’ai vu finalement pas mal de films de la Quinzaine des réalisateurs.

(La Quinzaine des Réalisateurs, appelée communément la « Quinzaine », est une sélection parallèle du festival de Cannes créée après les évènements de mai 68 et organisée par la Société des réalisateurs de films (SRF). Ce festival est totalement indépendant du festival de Cannes, créé à l’origine pour le concurrencer et montrer aux spectateurs des films de tout horizon, réalisés par des cinéastes inconnus. Il permet de découvrir de nouveaux talents et a notamment révélé George Lucas, Ken Loach, les Frères Dardenne, Michael Haneke ou encore Spike Lee.)

• De nombreux films ont traité de la relation Mére/fils ou mère/fille ou ont mis en scène des portraits d’enfants ou d’adolescents dans des contextes souvent difficiles.

• A Ciambra : Italie de Jonas Carpignato

Le portrait d’un jeune garçon Pio, dans les milieux plus ou moins mafieux de Reggio di Calabre (une énergie digne de Rosetta des frères Dardenne)

• Mobiles Homes : Canada/France

Deux jeunes gens vivent au jour le jour de trafics plus ou moins louches. Et la mère entraîne dans cette vie son fils de 8 ans. Comment dans ces conditions « se poser » un peu même dans un mobile home.

• Florida Project : EU

Là c’est la mère qui entraîne sa petite fille dans un motel (à 2 pas de Disneyland)

Une plongée dans l’Amérique profonde et une petite fille assez somptueuse dans sa volonté de transcender son quotidien.

• The Rider EU

Un film quasi documentaire sur un jeune garçon (virtuose de rodéo) et qui va devoir trouver une autre trajectoire à la suite d’un accident grave.

Le cow boy « joue » son propre rôle (en chair et en os à Cannes avec son chapeau) et sa relation aux chevaux est tout à fait intimement montrée.

• Puisque je suis dans les films EU je continue avec Patti Cakes un film que les ados devraient aimer. Ou comment Patty Cakes jeune femme obèse de l’Amérique profonde arrive à réaliser son rêve, devenir rappeuse. Un énergie à toute épreuve.

• Dans un registre différent j’ai bien aimé L’intrusa (Italie) de Leonardo di Costanza

Un centre accueille des enfants dans un quartier populaire de Naples qui fait « dans le social » pour éviter aux enfants de tomber trop tôt dans les mailles de la mafia. Cet équilibre précaire va vaciller justement lorsqu’une mère et ses 2 enfants demandent asiles.

Un beau portrait de femmes

Enfin vous aurez certainement l’occasion de voir 2 films français :

• Otez moi d’un doute de Carine Tardieu. On rit et ce n’est pas toujours le cas dans les programmations actuelles. Histoire de paternité (vrai/fausse)

• Et le film de Claire Denis avec Juliette Binoche Un beau soleil intérieur, comédie légère en milieu bobo.

Semaine de la critique

(La Semaine de la critique (anciennement nommée Semaine internationale de la critique jusqu’en 2008) est une section parallèle du Festival de Cannes, créée en 1962 et organisée par le Syndicat français de la critique de cinéma. C’est à la Semaine de la critique que Chris Marker, Denys Arcand, Bernardo Bertolucci, Jean Eustache, Philippe Garrel, Barbet Schroeder, Ken Loach, Merzak Allouache, Romain Goupil, Leos Carax, Amos Gitai, Wong Kar-wai, Arnaud Desplechin, Benoît Poelvoorde, Guillermo del Toro, Jacques Audiard, Kevin Smith, François Ozon ou encore Gaspar Noé ont fait leurs débuts.)

• J’ai surtout retenu Los Perros, film chilien.

Un personnage féminin excentrique et attachant et peu à peu l’Histoire refait surface.

Dans la programmation de l’ACID

(L’ACID a sa propre programmation depuis 1993. Elle y présente 9 longs métrages choisis par une quinzaine de cinéastes de l’association parmi plusieurs centaines de films en provenance du monde entier. Ces films indépendants, fictions et documentaires, parfois auto-produits, souvent des premiers longs métrages, sont choisis par les cinéastes avec pour seuls mots d’ordres le coup de cœur et la volonté de donner de la visibilité à des auteurs, souvent sans distributeur, pour faciliter la sortie de leurs films en salles.)

• Vous pouvez éviter L’assemblée (documentaire sur les Nuits Debout l’année dernière. En 15 mn on a compris que la démocratie participative a du mal à se structurer, au bout de 1h 30 j’ai un peu craqué.

• Par contre un beau travail documentaire pour Belinda. La réalisatrice a suivi pendant plusieurs années deux enfants puis jeunes filles d’une communauté yeddish en Alsace. Un travail très respectueux. Je doute qu’il fasse une sortie remarquée et c’est bien dommage.

• Puisque je suis dans les documentaires Nothingwood (lire comme Hollywood) où un réalisateur Afghan tourne dans des conditions extrêmes des films de série ZZZ, Mais là n’est pas l’important. Comment dans un pays en guerre redonner, le temps d’un tournage, un peu d’oubli à une société mise à mal depuis des décennies.

Enfin depuis 2 ou 3 ans je m’intéresse à la programmation de Visions sociales.

(À l’initiative de plusieurs CE, dont celui de EDF, et des cheminots) c’est l’autre festival, ouvert aux salariés de nombreuses entreprises. Choisis autour d’un thème, les films projetés sont généralement des œuvres dont on a peu parlé et pourtant d’une grande qualité.

L’occasion de voir des films (certains sont déjà sortis sur les écrans mais pas seulement)

• Suntan de Argyris Papadimitropoulos

• Un film islandais Heartstone de Gudmundur Gudmundsson. Deux adolescents vivent leur dernier été entre enfance et adolescence.

Un sujet « classique » très bien traité et les paysages islandais contribuent à la réussite de ce film primé à Venise et/ou Berlin

A ne pas rater

• Visages, Villages d’Agnès Varda un moment de pur bonheur.

A éviter

• Napalm de Claude Lanzmann

J’allais oublier les Antipodes

(Une émanation du Festival des Antipodes qui se tient en octobre à Saint-Tropez)

• J’en ai moins vu cette année de la programmation australienne ou néo zélandaise. Mais je pense que devrait sortir Mahana (sélection écran junior et antipodes) de Lee Tamahori, film de Nouvelle Zélande.

Film « classique ». Communauté mahori au siècle dernier sur fond de travail acharné. Mais que les paysages sont beaux !!!

 

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