Arrivées de Calais : organiser l’accueil et la solidarité

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Un premier car arrivant de Calais a déposé 25 jeunes hommes, dans la soirée du 25 octobre au centre Léo Lagrange de Saint-Beauzire, à 8 kilomètres de Brioude. C’est habituellement un Village Vacances. Il reçoit aussi fréquemment des conférences ou des congrès.

Il se compose de petits pavillons équipés pour recevoir des familles, et de quelques pavillons plus grands avec des dortoirs de 6 lits, pour les groupes.

C’est dans ces chambres collectives que les premiers arrivants seront installés, à quatre par chambre, disposant d’une salle de bains et de toilettes. Ils auront également une salle commune, avec télévision, jeux. Ils prendront leurs repas à la cantine du centre.

Ce CAO (Centre d’accueil et d’orientation) n’a rien d’une prison ou d’un centre d’internement. Les personnes seront libres de circuler et de partir ou de rester à leur gré. Leur séjour est prévu pour durer 3 à 5 mois, pendant lesquels ils pourront effectuer les démarches administratives pour obtenir des titres de séjours. Le CAO reçoit une participation de l’état de 25 € par jour et par personne pour subvenir aux frais d’hébergement, aux salaires de l’encadrement et aux déplacements. Toutes les autres activités seront assurées par des bénévoles d’associations ou individuels.

Situé à 8 kilomètres de Brioude, si le cadre champêtre est parfait pour des vacances ou des séminaires, il n’est pas forcément idéal pour des jeunes gens sans véhicule, qui rêvaient d’Angleterre. La première action de solidarité sera de briser cet isolement et de venir le plus fréquemment possible pour des cours, des jeux, ou des sorties à l’extérieures.

Déjà en 2015, lors du premier démantèlement de la partie nord de la jungle de Calais, un groupe était resté là quelques temps. Depuis, dispersés un peu partout en France, la plupart ont obtenu des titres de séjours. Trois Afghans restent au Puy où ils se sentent très isolés. Une trentaine de mineurs sont également hébergés aux Puy où leur sort se règlera quand ils auront atteint leur majorité. En attendant ils peuvent aller à l’école.

Si l’hébergement semble confortable, leur situation n’en est pas moins précaire. Ils ne sont pas assurés d’obtenir des titres de séjours, ou un statut de réfugiés et même si des promesses ont été faites de ne pas les expulser, on a déjà vu dans un passé récent ces promesses non tenues.


Après plus de 15 heures de route, épuisés et affamés, ils débarquent sans savoir très bien où ils sont, avec leurs rêves d’Angleterre encore plein la tête. Tout de suite certains veulent repartir avec le car pensant retourner à Calais.

Une petite discussion et ils acceptent de dormir là, de se faire examiner par un médecin de la Croix Rouge.

Pour cette première soirée, l’ambiance est un peu tendue. Elle se détend un peu après une soupe chaude, et après le départ des «officiels», Préfet et OFI, quand les bénévoles restés là se présentent, discutent et leur expliquent qu’ils sont là en amis pour les aider.

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