Orlando : encore un massacre

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Encore un massacre, encore une horreur. Peut-on s’y habituer ? Va-t-on s’y habituer ? Ces massacres seront-ils dans nos médias un jour repoussés dans les pages des chiens écrasés ?

Déjà, les débats ne dépassent plus le temps des info radiophoniques ou télévisuels. Les présentateurs des émissions suivantes ne prennent plus le temps d’un commentaire.

Aujourd’hui le débat qui circule dans les médias, et sur le net porte sur la revendication. Faut-il attribuer cette horreur à l’Etat Islamique (EI) ou est-ce un acte isolé, celui d’un homme dérangé, malade ?

Peu importe en fait. La revendication n’est pas nécessaire pour que cela leur soit attribué. Etat Islamique et autre Daesh ont ouvert une brèche, celle de la haine, celle du droit de tuer au nom d’un dieu, d’une normalité ou… d’une idéologie, comme une sorte de légitimation des massacres. Que le nom de dieu soit évoqué ou nom importe peu, cela ne sert qu’à camoufler l’idéologie, et celle-ci a un nom : c’est le fascisme. Que le tueur soit le bras armé d’un groupe ou un «loup solitaire» comme on l’appelle n’a pas non plus d’importance. Il l’a fait parce que pour lui cet acte s’inscrit dans une ligne, dans une logique, dans une continuité, celle de la haine et de l’élimination de tout ce qui n’entre pas dans un cadre bien défini, déterminé par une autorité supérieure ou qui se proclame comme telle. Mais aussi la logique de la terreur, qu’il soit un «terroriste» confirmé ou non. La terreur consiste à faire peur et c’est bien de cela dont il s’agit.

Après Charlie, après l’Hyper casher, le Marathon de Boston, après le Bataclan, et aujourd’hui le Pulse, tous les milieux sont touchés, tous les milieux qui mettent en pratique d’une manière ou d’une autre l’expression de la liberté, une forme de liberté dans leur activités, leur organisation, leur choix de vie, et aujourd’hui leur sexualité. Les agressions contre les homosexuels ne sont pas nouvelles. Depuis toujours, dans les pays où les intégrismes s’expriment, les premières cibles sont les homosexuels. Il manquait donc dans le palmarès des horreurs une cible amblématique. Aujourd’hui, c’est chose faite. Et peu importe le commanditaire, peu importe qu’il y ait une organisation ou non derrière cet acte, peut importe que le tireur soit ou non isolé, il entre de toute façon dans la logique inéluctable de la succession des atrocités, dans la logique morale. C’est ce qui en fait un acte politique, c’est ce qui lui donne sa dimension politique comme chacun des massacres précédents revendiqué par des organisations étaient des actes politiques. Aujourd’hui tout acte isolé entrant dans cette logique revêtira la même parure. Et il est bien fini le temps où l’on palabrait sur le sens du mot terrorisme et où certains y voyait une forme de résistance. Non n’est pas le terrorisme. Mais ceci est un autre débat. Et nous y reviendrons sans doute bientôt.

 

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