Grève à Radio France

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(Revue de presse)

Ce texte a été rédigé par l’Acrimed (association Critique des Médias). 

Au moment où nous écrivons, les salariés de Radio France sont en grève depuis dix jours contre la gestion calamiteuse et indécente du PDG, Mathieu Gallet. Dans le même temps, les manœuvres autour de la nomination du futur PDG de France Télévisions et les marchandages autour des objectifs et des moyens vont bon train.

Toujours plus, mais avec toujours moins : telle est la politique lamentable que le gouvernement et sa majorité entendent imposer au secteur public de l’audiovisuel. Toujours plus : multiplier, diversifier, renforcer ses missions (en confiant leur définition à de prétendus experts sans aucune consultation démocratique des salariés et des publics).Avec toujours moins : réduire, réduire encore, réduire toujours le financement du secteur public (en le privant du même coup des moyens de remplir les missions qu’on lui assigne).

L’avenir de Radio France est sombre, non seulement les « petites » radios (Mouv’, Fip) sont condamnées à vivoter ou à disparaître, mais un plan social est en vue alors que la précarité est, si l’on peut dire, en pleine forme.

Humour macabre (1) : remis en février 2015, le « Rapport du groupe de travail interministériel sur l’avenir de France Télévisions » destiné à fixer les objectifs du groupe à l’horizon 2020 s’intitule… « Le chemin de l’ambition ». Le budget, lui, pourrait s’intituler « l’autoroute de l’austérité ».

Humour macabre (2) : au mois de février, une mission d’information de l’Assemblée nationale sur le financement public de l’audiovisuel était créée, sous la présidence… d’Éric Woerth.

L’asphyxie est en bonne voie. Alors que l’arrivée de la Télévision numérique terrestre (TNT) a été l’occasion de multiplier les canaux et de faire des cadeaux aux groupes privés, France Télévisions a été interdit de tout projet nouveau (sports, enfants, régions, rediffusions…). Pis : la vocation de France 3, si ce n’est encore son existence, est compromise.

Secteur public n’est pas synonyme de service public. Mais aucun service public de l’information et de la culture ne peut exister quand, soumis à la concurrence des chaînes privées, le secteur public ne dispose ni des moyens financiers ni du périmètre qui lui permettraient de garantir le pluralisme des opinions, la diversité des informations, la variété des goûts et des cultures. Secteur public n’est pas synonyme de service public, surtout si ce dernier ne repose pas également sur les médias associatifs qui, de toute évidence, ne bénéficient pas de la bienveillance gouvernementale.

Dès lors, on ne s’étonnera guère que, dans l’audiovisuel comme ailleurs, les publics des classes populaires ne soient considérés que comme des clients. On verra dans ce numéro 15 de Médiacritique(s) le sort qui leur est réservé.

Pour vous abonner, c’est par ici.

Le sommaire de ce n° 15 :

 

     

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