Sictom : Pourquoi opposer les « écologistes » aux « pauvres » ?

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Un commentaire pour faire suite à la réunion du conseil syndical du Sictom Entre Monts et Vallées du 8 octobre.

Par quelqu’un qui a assisté à la réunion avec le CVD.

M. Fayard l’avait fait avant lui, dès le premier éditorial du Japarinard (la lettre du Sictom Entre Monts et Vallées) parlant de sa réforme, voici que M. Eyraud à son tour oppose les « pauvres » aux « écologistes » : il compatit avec les écologistes qui ne comprennent pas qu’on ait besoin de poubelles à puce pour obliger les gens à trier (eux ils trient sans) et il compatit avec les « pauvres » qui n’ont pas les moyens de payer les poubelles à puce.

Conclusion qu’ils ne formulent pas : ce sont les « écologistes » qui vont payer à la place de ceux qui ne trient pas les surcoûts de la poubelle à puce. C’est le monde à l’envers.

La justice voudrait que ceux qui trient voient leur facture baisser. Publiez de combien notre facture actuelle (il ne serait pas honnête d’augmenter nos factures pour ensuite nous faire miroiter des réductions) diminuera en fonction du nombre de levées économisé par les efforts de tri, de combien sera le bonus et à partir de là calculez la facture des autres. Ce calcul a été fait mardi : 260€. M. Eyraud a oublié d’ajouter à ce montant le montant du bonus versé aux « écologistes ».

Comment faire payer 260 à 280€ aux non écologistes ? Cette catégorie ne correspond pas à celle des « pauvres » ou des « riches ». Sauf à avoir des aprioris sociaux. Voilà le défi que M. Eyraud doit relever s’il ne veut absolument pas renoncer à la tarification incitative (il veut juste la repousser).

Si la différence de tarif est importante entre ceux qui trient et ceux qui ne trient pas, il est à prévoir que le nombre de ceux qui trient va augmenter, et qu’il faudra d’autant plus augmenter le montant de la facture de ceux qui ne trient pas. Il ne peut résulter de tout cela que des comportements irrationnels, d’agressivité voire plus.

Le fond du problème c’est que le système poubelle à puce est tellement cher qu’il rend impossible les réductions incitatives de tarif. Il fait faire un bon au tarif de 72€ à 180€.

Mais en plus il supprime les marges de manœuvres financières pour aider tout le monde – « pauvres » ou « riches » – à trier et à payer moins. Les poubelles à puce conduisent à renoncer à toute politique efficace de réduction des déchets. Plus question non plus d’entretenir correctement Villemarché. Même dépenser 12 000€ pour payer une personne à ramasser les déchets qui traînent autour du site est devenu trop cher (dixit M. Lacour). L’écologie est sacrifiée. Le système des poubelles à puce est contraire à l’intérêt général. Ce n’est pas pour une raison sociale qu’il n’est pas applicable, c’est un défaut interne au système lui-même. Aucune période de transition ne sera capable d’y remédier.

Eyraud doit être conséquent : il faut étudier l’annulation de ce marché et arrêter les frais (qui s’attellera au calcul des coûts de cette initiative malheureuse ?). Refuser de s’engager dans la voie de l’annulation, c’est défendre, sans le dire, une autre cohérence, au service du système soutenu par les amis politiques de M. Eyraud :
Vider les caisses du Sictom (et s’attaquer à celles des communes et des CC ) : ne pas toucher à un cheveu du marché PO, y compris le module informatique, que l’on conserve pour faire des statistiques et plus tard mettre en service le système poubelles à puce. M. Eyraud a amplement indiqué son préjugé favorable au principe pollueur-payeur. Il n’est pas question de revenir là-dessus. Or on ne voit pas le progrès à attendre du remplacement des « déchèteries ambulantes » (son expression) collective par des individuelles.
Conséquence : il n’y a plus aucune marge de manœuvre pour financer une réelle politique de tri de proximité et de valorisation des déchets, ni pour l’entretien correct de Villemarché (aujourd’hui et demain).
C’est à Vacher et à son Tri mécano biologique que l’on confiera nos déchets plus ou moins bien triés.
Le minimum serait que les « écologistes », ceux qui acceptent de payer pour le tri et ceux qui vont voir leur facture exploser si le système poubelle à puce est mis en œuvre, soient consultés sur les moyens à utiliser pour réduire les déchets.

Car il est contestable d’affirmer que les poubelles à puce ont un effet sur le tri. Les vendeurs de poubelles s’attribuent un effet produit par la mise en place de mesures favorables au tri. Lorsque ces mesures sont prises, le poids des déchets diminuent. L’évolution du poids des déchets depuis 2003 ( ?) le montre (cf. les statistiques fournis). Si les gens ne remplissent pas la poubelle à puce de n’importe quoi c’est parce qu’ils déposent leurs déchets ailleurs (fossés, poubelles des communes voisines, écopoints) – voyez les statistiques données par le Sictom. Si on veut diriger leur geste vers les équipements de tri, il faut qu’ils existent et qu’une sensibilisation soit mise en place. Tout ceci n’a plus lieu d’être avec le TBM qui envoie le message inverse : ne changez rien à vos habitudes, l’usine de Vacher se chargera de tout. Il n’y a qu’à payer.

Ni centre d’enfouissement, ni tri mécano-biologique, tri de proximité et valorisation locale.

Rédigé par S. C.

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