Crises en thème

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Le hasard est ainsi fait qu’il nous organise des coïncidences, des convergences.

Cette semaine le hasard a voulu que L’Assemblée de St-Vincent et La Lorgnette propose une projection du film de Gilles Perret, Les Jours Heureuxque le cinéma La Grenette programme le film Lejaby, Carnet de bord dans le cadre du projet Paroles d’ouvrières, de la Compagnie Nosferatu, et qu’au même moment parait en librairie un nouveau numéro de la Revue Documentaire sur la question de filmer l’économie. Dans ce numéro, outre un sommaire appétissant, vous retrouverez une interview de Gilles Perret, et un article de Michèle Blumental.

Filmer l’économie, défi cinématographique s’il en est, nous confronte aux difficultés de mettre en image des concepts abstraits. Cependant, dans le contexte actuel, il y a urgence à trouver des écritures adéquates, et de nombreux cinéastes et vidéastes s’engagent dans cette recherche. En effet, la « grande crise » bancaire de 2007-2008, qui n’en finit pas de produire des ravages d’un pays à l’autre, apparaît clairement comme le pic provisoire d’une longue série de crises, provoquée par l’économie néolibérale qui a pu imposer ses objectifs stratégiques : la déréglementation financière, la disparition des services publics, la concurrence effrénée, et la précarisation généralisée de l’emploi. Pourtant, malgré le constat des dégâts sociaux, les économistes adeptes de la «loi du marché » continuent de présenter leurs choix idéologiques comme unique solution à la crise actuelle. Face à ce déni de réalité, et pour résister à la désespérance et au nihilisme ambiant, chacun se doit d’acquérir les fondements d’une autre culture économique. Le documentaire, souvent perçu comme un écho plus vif du monde, peut jouer un rôle spécifique de médiateur, riche en propositions et déclencheur d’initiatives nouvelles.

En tant que forme cinématographique qui questionne la représentation-même, le documentaire donne la possibilité d’aller au-delà des apparences et de mettre en lumière les ressorts cachés de l’économie. Pouvons-nous attendre de ce cinéma qu’il fasse preuve d’une puissance créative et incitatrice suffisante pour nous aider à prendre conscience de nos intérêts communs sur le long terme, de l’urgence à changer ce système économique, et de la nécessité à se donner des perspectives d’actions collectives pour réaliser cette transformation ?

Dans le sommaire du n° 25 vous trouverez également :

— Un entretien avec Gérard Mordillat, à propos de son film le Grand Retournement

— Une discussion avec Marie-Dominique Dhelsing suite à la projection du film Faut-il avoir peur de la dette?

— Des entretiens avec Xavier Mathieu et Jérôme Palteau, à propos de la Saga des Conti

Et bien d’autres questions autour de cette problématique de filmer l’économie.

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