Marche pour la culture (suite)

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A l’appel de la Cgt-spectacle et de la CIP-Île-de-France (Coordination des Intermittents et précaires d’Ile-de-France), des professionnels du spectacle occupent depuis 13h30 le siège de la CGPME Île-de-France (19 rue de l’Amiral d’Estaing 75016 Paris – M°Boissière) pour dénoncer les positions de cette organisation dans la négociation assurance chômage et les affirmations les plus fantaisistes qu’elle véhicule sur  le soi-disant coût des annexes 8 et 10 (techniciens et artistes intermittents du spectacle, du cinéma et de l’audiovisuel).

"Après l’occupation du Medef Île-de-France le 21 février dernier, nous continuons à démystifier les mensonges du patronat qui visent à supprimer les droits légitimes de tous les demandeurs d’emploi, notamment les travailleurs précaires, les intérimaires ou les intermittents du spectacle.
Nous appelons à élargir encore la mobilisation le 13 mars prochain à l’occasion de « l’ultime » séance de négociation, à Paris comme en régions."
Communiqué de la CGT-spectacle

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[dropcap style= »inverted »]L[/dropcap]e monde des arts et de la culture, se sont près de 700 000 emplois. Parmi ces emplois, un certain nombre sont, de fait, intermittents, environ 100 000 artistes, techniciens et ouvriers. Ce sont les réalités de ces métiers. Notamment ce sont les artistes des compagnies indépendantes, et les ouvriers travaillant pour ces compagnies, ou pour le cinéma et l’audiovisuel. Cela veut dire que ces gens travaillent avec des contrats (CDD) de durées variables et avec des employeurs multiples. Par exemple, un comédien peut jouer dans un film et en même temps dans une pièce de théâtre. Un électricien de plateau peut travailler sur plusieurs spectacles en même temps ou alternativement. Et à cette succession de contrat, peut suivre une période plus ou moins longue non salariée, ou une période de préparation d’un spectacle, période de travail non rémunérée. C’est cela l’intermittence, cette disponibilité, cette variabilité, cette flexibilité du travail et très souvent cette précarité du travail. Mais sans cette disponibilité, ce sont des milliers de spectacles, de films, de disques qui n’existeraient pas.

Contrairement à des idées reçus, les indemnités des intermittents sont extrêmement basses et plafonnées. Bien plus basses que les indemnités du régime général. Et la moyenne de ces indemnités tournent autour de 60 € par jour.

C’est pour défendre ces droits que deux journées d’actions ont été décidées pour s’opposer aux menaces qui pèsent sur la création et la diffusion culturelles (les Marches pour la culture).

1) Le 12 mars : les Marches pour la culture c’est la bataille pour le service public des Arts et de la Culture pour les financements publics, contre le transfert des compétences de l’Etat aux collectivités territoriales et contre la disparition des compétences générales de ces dernières.

L’art, la culture et l’information ont besoin d’une politique ambitieuse, d’une vision audacieuse. Nous assistons à une remise en cause, sans précédent, de tous les principes républicains énoncés par le Conseil National de la Résistance : démantèlement du service public, diminutions budgétaires, désengagement politique, restriction des acquis sociaux, inégalités territoriales, marchandisation et mise en concurrence se conjuguent pour faire de l’art et de la culture un produit de consommation et de « marketing ».

Quelles politiques publiques pour l’art, la culture et l’information ?

[dropcap]L[/dropcap]’obsession du gouvernement à vouloir réduire, sans discernement, la dépense publique sonne le glas du service public en général et de celui de la culture en particulier. Les compagnies, ensembles, lieux,… souvent à l’origine des projets, des productions et des initiatives, ne pourront plus assurer leurs missions d’intérêt général au plus près des habitants.

Quelles seront les conséquences des réductions inédites annoncées sur les budgets de l’Etat et des collectivités territoriales pour le secteur culturel au cours de ces trois prochaines années ?

— Nos bibliothèques, médiathèques et musées ne pourront plus accueillir autant d’usagers,

— L’accès à la culture ne sera plus garanti pour tous les citoyens,

— Les élèves des écoles ou des conservatoires ne pourront plus bénéficier des actions d’éducation artistique menées par les artistes…

Le secteur culturel, pionnier de la décentralisation, risque de subir le cataclysme de la réforme voulue par le gouvernement.

Une décentralisation efficace doit s’appuyer sur :

— Une gouvernance partagée pour reconnaître la place des collectivités territoriales dans les politiques publiques de la culture sans qu’elles ne se substituent à l’Etat garant du pacte républicain : notamment de l’accès au plus grand nombre aux expressions culturelles et de l’équité territoriale

— Une compétence partagée afin que les initiatives artistiques et culturelles puissent bénéficier à tous niveaux du soutien politique et des financements publics.

Les politiques publiques doivent être les outils contre les inégalités d’accès à l’art et la culture en développant une action volontariste sur les territoires défavorisés. Pour cela il est nécessaire de raisonner dans la durée et non plus au projet.

La liberté d’expression nécessite une intervention publique qui, par une refonte des aides à la presse, garantisse l’indépendance des équipes rédactionnelles et lutte contre la concentration des titres de presse.

Nous interpellons les pouvoirs publics, les élu-e-s et les organisations patronales sur les risques de remise en cause de tout ce que nous avons construit et imaginé depuis des décennies au service de la population : nous sommes fiers que notre pays soit la terre d’élection de tant d’artistes, ait donné les moyens à tant de créativité contribuant ainsi à un rayonnement culturel partout dans le monde et à une véritable attractivité culturelle.
Nous, nous marchons pour la culture car une société sans politiques publiques pour l'art et la culture et sans droits sociaux ne peut garantir la liberté, l’égalité et la fraternité.

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