Poubelles : sous le couvercle, des méthodes nauséabondes

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UnknownLa question des déchets agitent les esprits. On parle, on réfléchi, on concocte : le traitement, l’élimination, le tri, la rentabilité… Mais on n’évoque jamais l’arrêt de la production de tout ce qui va devenir « déchets » : entre autres les emballages, les jouets, les équipements automobiles, les objets en plastique, polymère, PVC, non réparables, mais hautement périssables, souvent à usage unique, et non recyclables. 

[dropcap style= »inverted »]P[/dropcap]as étonnant que l’on ne se pose pas la question puisque le retraitement ou le collectage de ces déchets est souvent entre les mains de ceux-là même qui les produisent, telle la société Plastic Omnium, fabricant d’équipement automobile en plastique, de poubelles et de containers de collectage des ordures en plastique, de produits dérivés en plastique issus du retraitement du plastique, qui arrive ainsi à doubler son chiffre d’affaire en l’espace de 5 ans, sur la période qui couvre le Grenelle de l’Environnement et sa mise en application.

Partout où Plastic Omnium installe son système de poubelle à puce électronique, on rencontre le même scénario : des enquêtes commanditées par les collectivités, confiées à Plastic Omnium qui arrivent à la conclusion que la solution est l’installation de ses propres poubelles à puce électronique, complété de son propre système de traitement et de facturation. Un système clés en main.

Enquètes bâclées, voir inexistantes, les coûts du ramassage qui explosent, les habitants en colère que l’on n’écoutent pas. Comme à Charlieu dans la Loire, à Châteauneuf-sur-Loire dans le Loiret, à Auxonne, en Côte d’Or, à Romainville en Seine-St-Denis, ici en Haute-Loire, où le Sictom Entre Monts et Vallées —qui couvre 5 Communautés de communes—, fait vivre cette même histoire aux 25000 habitants concernés.

Et lorsque l’on essaie de joindre quelqu’un chez Plastic Omnium pour en savoir plus, il est impossible d’avoir une réponse. Impossible non plus du côté du Sictom de connaître ce qui sera facturé aux familles et la répartition de l’amortissement. On sait que le Sictom a signé un marché pour 1 300 000€ d’investissement, et 132 000€ de fonctionnement annuel qui comprennent le traitement électronique et la facturation ; à cela il faut ajouté le coût de l’enquête, soit 38 000€. Cela simplement pour le collectage des ordures résiduelles ménagères. Mais on sait également qu’actuellement le budget du Sictom est de 2 200 000€. C’est-à-dire un investissement pratiquement équivalent au budget annuel. Il faudra bien à un moment amortir ces coûts.

Ces questions, le CVD se les posent depuis maintenant plus de 3 ans qu’il existe. Le CVD (Collectif Valorisons nos Déchets), est un regroupement des habitants qui s’opposent au système de poubelles individuelles équipées de puce électronique. Et depuis 3 ans aucune réponse n’est apportée. Le Sictom affirme que tout va bien et que tout est sous contrôle. Mais sous contrôle de qui ? Les élus interrogés n’ont pas non plus les réponses. Les délégués du Sictom ont voté ce système sur la confiance du vice président et du président, M. Fayard, Maire de Montfaucon, tous deux défendent ce système mais ne donnent pas non plus de chiffres. Pourtant, tous affirment que c’est le bon système et qu’ils y croient. Dommage qu’ils n’aient pas réussit à convaincre la population qui refuse toujours ces fameuses poubelles.

En 3 ans le Sictom a réussi à distribuer 30% du parc « poubelles ».

Il doit donc faire face à 70% de refus. Malgré des pressions sur la population : enlèvement des bacs collectifs, distribution forcée, certains habitants parlent de « menaces ». Comme à Goudet où les habitants ont vécus un été digne des plus mauvais Westerns, et se sont vu distribués de force les poubelles, les ont ramené en manifestant et ont dû finalement accepter les poubelles redistribuées une par une. Et où un élu, vice président du Sictom, n’a pas hésité à appeler les gendarmes pour enlever les bacs collectifs, et plus tard encore une fois les gendarmes pour verbaliser une dame âgée et malade, sans vouloir entendre que ce système lui coûterait trop cher. Sans oublier Dunière où « quelqu’un » de la Mairie n’a pas hésité à demander un contrôle fiscal à l’encontre d’une activiste du CVD, à la suite de la manifestation du 27 décembre, manifestation de protestation contre l’enlèvement des bacs collectifs qui avait regroupé une centaine de participants.


Goudet (Haute-Loire) : on rend les poubelles

Curieux vent d’intolérance qui secoue ce secteur, pour cette question de poubelles. Difficile de comprendre que les enjeux vaillent la peine d’abdiquer ainsi les habitudes de dialogue, la représentativité des élus, que l’on voit opposer un front unis face à leurs administrés.

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