Il y a 30 ans, la marche pour l’égalité

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Manifestation contre le racisme et pour l’égalité des droits le samedi 7 décembre 2013 à Paris

30 ans après cette fameuse marche, la bête secoue ses flans et redresse la tête. Je parle de la haine, de la peste brune, du racisme. Nous n’en avons pas encore fini avec elle. Pour preuve, les Roms qu’on expulse de façon honteuse, les bateaux de migrants qui disparaissent en mer, les insultes contre Christiane Taubira. Que sais-je encore.

[dropcap style= »inverted »]L[/dropcap]e 3 décembre 1983, 100 000 personnes manifestaient à Paris, concluant une Marche partie de Marseille le 15 octobre. Décidée par un groupe de marcheurs issus des cités de la banlieue lyonnaise, cette Marche pour l’égalité des droits et contre le racisme marqua l’émergence d’une nouvelle génération, celle des enfants d’immigrés. Elle fût organisée suite aux crimes racistes, aux violences policières, et à une campagne électorale marquée par la xénophobie et l’idéologie sécuritaire qui vit, comme à Dreux, des alliances avec le Front national. Elle prolongeait, à sa manière, les luttes menées dans la décennie précédente par les travailleurs immigrés pour l’égalité des droits. Les « invisibles » devenaient des acteurs à part entière de la société française.

Notre Marche ne s’est pas terminée le 3 décembre 1983. Nous n’avons jamais cessé de marcher et de lutter. Même si nous avons remporté des victoires ou obtenu quelques avancées, la situation des immigrés et de leurs descendants, dont beaucoup sont français, n’a cessé de se dégrader. Les habitants des quartiers populaires d’aujourd’hui sont confrontés à des situations plus dures qu’en 1983. Trente ans pour arriver à ce constat amer : les violences policières comme les crimes racistes n’ont pas cessé et restent impunis. Pire, un racisme d’État fait de lois, de pratiques et de discours nauséabonds s’est propagé d’en haut; la négrophobie et l’islamophobie se sont développées, prolongeant le racisme anti-arabe. La promesse du Président de la République d’alors, celle du droit de vote pour les étrangers extra-communautaires n’a jamais été tenue. Aujourd’hui, après une décennie de pouvoir de droite avec tous ses excès et ses démagogies populistes – débats sur l’identité nationale et le « rôle positif » de la colonisation – le nouveau gouvernement reste dans la ligne de tous ses prédécesseurs : restriction au droit d’asile, accentuation des discriminations dans tous les secteurs de la société, relégation des quartiers populaires et de leurs habitants, menaces de disparition des associations de terrain et de proximité, contrôles aux faciès, justice à deux vitesses, chasse aux sans papiers et aux Rroms, multiplication des expulsions… Et pendant ce temps, les Chibanis, nos anciens, sont reclus et privés de leurs droits.

 Lire la suite : http://collectifmarcheegalite.wordpress.com/2013/11/15/manifestions-contre-le-racisme-et-pour-legalite-des-droits/

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